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vivants. Et s’ils semblent dépenser plus de force qu’ils n’en reçoivent, c’est qu’ils ont en réserve des forces de tension qui sont brusquement mises en liberté sous l’influence de l’excitant. Ils sont proprement des machines capables d’emmagasiner la force. Il est vrai que chaque genre de tissu paraît avoir une irritabilité spéciale ; mais cette différence résulte de la complication des tissus et du mode d’arrangement divers de leurs cellules. La raison dernière de l’irritabilité est dans la nature des substances dont se compose le protoplasma, lesquelles comportent une grande diversité de combinaisons. Tel le carbone, qui est tétravalent. L’instabilité de la substance protoplasmique, voilà la condition essentielle de l’irritabilité. Et le progrès de l’organisation n’est que l’accroissement de cette instabilité même. Il semble ainsi que la réduction de la physiologie à la physico-chimie soit, sinon accomplie dans le détail, du moins certaine en principe et assurée pour l’avenir.
vivants. Et s’ils semblent dépenser plus de force qu’ils n’en reçoivent, c’est qu’ils ont en réserve des forces de tension qui sont brusquement mises en liberté sous l’influence de l’excitant. Ils sont proprement des machines capables d’emmagasiner la force. Il est vrai que chaque genre de tissu paraît avoir une irritabilité spéciale ; mais cette différence résulte de la complication des tissus et du mode d’arrangement divers de leurs cellules. La raison dernière de l’irritabilité est dans la nature des substances dont se compose le protoplasma, lesquelles comportent une grande diversité de combinaisons. Tel le carbone, qui est tétravalent. L’instabilité de la substance protoplasmique, voilà la condition essentielle de l’irritabilité. Et le progrès de l’organisation n’est que l’accroissement de cette instabilité même. Il semble ainsi que la réduction de la physiologie à la physico-chimie soit, sinon accomplie dans le détail, du moins certaine en principe et assurée pour l’avenir.


Cependant, si, en regard de cette induction, on place le langage habituel des physiologistes mêmes qui travaillent à la justifier, il semble que les résultats ne répondent pas encore aux intentions. Claude Bernard écrit : « Il est clair que cette propriété évolutive de l’œuf, qui produira un mammifère, un oiseau ou un poisson, n’est ni de la physique ni de la chimie . » M. Beaunis dit : « La forme extérieure des êtres vivants offre toujours une certaine constance. Chaque organisme est construit sur un type morphologique dont il ne peut s’écarter que dans des limites restreintes dans le cours de son existence » . Et M. Gley : « En même [74]
Cependant, si, en regard de cette induction, on place le langage habituel des physiologistes mêmes qui travaillent à la justifier, il semble que les résultats ne répondent pas encore aux intentions. Claude Bernard écrit : « Il est clair que cette propriété évolutive de l’œuf, qui produira un mammifère, un oiseau ou un poisson, n’est ni de la physique ni de la chimie <ref>Claude Bernard, ''La science expérimentale'', {{abréviation|p.|page}}{{lié}}210 ; Gley, {{art.}} ''Irrisabilité'', 487.</ref>. » {{M.|Beaunis}} dit : « La forme extérieure des êtres vivants offre toujours une certaine constance. Chaque organisme est construit sur un type morphologique dont il ne peut s’écarter que dans des limites restreintes dans le cours de son existence » <ref>Beaunis, ''Traité de Physiologie'', 2{{e}} {{abréviation|éd.|édition}}, 17.</ref>. Et {{M.|Gley}} : « En même