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lorsque le sol est consacré, toujours ou alternativement, au pâturage du bétail ou transformé en prairies artificielles consommées sur place, parce qu’elles procurent aux troupeaux un abri favorable et en rendent la garde plus facile. D’après ces considérations, il convient donc de donner aux clos plus d’étendue si le sol est humide et consacré principalement à la culture des grains ; si, au contraire, le terrain est sec et est principalement destiné au pâturage du bétail, il est avantageux qu’il soit réparti en divisions moins considérables. En thèse générale, des clôtures solides et une répartition convenable des terres, opérée par le moyen de haies vives, fortes et suffisamment garnies, contribuent essentiellement à la bonne administration d’un fonds ; facilitant les moyens d’en tirer des produits divers et de le faire pâturer par du bétail de divers genres ; enfin, les vols et les dommages sont beaucoup plus rares dans les lieux où des haies sont établies que dans les champs ouverts.
lorsque le sol est consacré, toujours ou alternativement,
au pâturage du bétail ou transformé en
prairies artificielles consommées sur
place, parce qu’elles procurent aux troupeaux
un abri favorable et en rendent la garde plus
facile. D’après ces considérations, il convient
donc de donner aux clos plus d’étendue si le
sol est humide et consacré principalement à la
culture des grains ; si, au contraire, le terrain
est sec et est principalement destiné au pâturage
du bétail, il est avantageux qu’il soit
réparti en divisions moins considérables. En
thèse générale, des clôtures solides et une répartition
convenable des terres, opérée par le
moyen de haies vives, fortes et suffisamment
garnies, contribuent essentiellement à
la bonne administration d’un fonds ; facilitant
les moyens d’en tirer des produits divers
et de le faire pâturer par du bétail de
divers genres ; enfin, les vols et les dommages
sont beaucoup plus rares dans les lieux où
des haies sont établies que dans les champs
ouverts.


Il y a plusieurs sortes de clôtures, les ''murailles'',
Il y a plusieurs sortes de clôtures, les ''murailles'', les ''fossés'' et les ''haies''.
les ''fossés'' et les ''haies''.


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On emploie ordinairement pour la construction des murailles, les ''matériaux fournis par les localités'' qui sont le plus à proximité du lieu où elles doivent être élevées. Ces matériaux sont : le moëllon, la pierre de meulière, la brique, et même la terre lorsqu’elle est de nature à pouvoir être employée à cet usage.
On emploie ordinairement pour la construction
des murailles, les ''matériaux fournis par les localités'' qui sont le plus à proximité
du lieu où elles doivent être élevées. Ces matériaux
sont : le moellon, la pierre de meulière,
la brique, et même la terre lorsqu’elle
est de nature à pouvoir être employée à cet
usage.


''Murailles de moëllons''. — Les murailles construites en moëllons piqués, liés entre eux par un bon mortier à chaux et à sable, avec des chaînes en pierres de taille, et couverts de dalles de pierre dure, sont les plus durables ; mais elles ne s’emploient ordinairement que pour enclore des espaces peu étendus et attenant à une riche habitation, à cause du haut prix auquel reviennent ces constructions. On emploie de la même manière le moëllon brut ; mais alors on le crépit avec le même mortier qui a servi à la construction, ou on l’enduit d’une légère couche de plâtre.
''Murailles de moëllons''. — Les murailles
construites en moellons piqués, liés entre eux
par un bon mortier à chaux et à sable, avec
des chaînes en pierres de taille, et couverts
de dalles de pierre dure, sont les plus durables ;
mais elles ne s’emploient ordinairement
que pour enclore des espaces peu étendus
et attenant à une riche habitation, à
cause du haut prix auquel reviennent ces
constructions. On emploie de la même manière
le moellon brut ; mais alors on le crépit
avec le même mortier qui a servi à la
construction, ou on l’enduit d’une légère
couche de plâtre.


''Murailles de pierre de meulière''. — Ces murailles se construisent comme les précédentes ; mais cette sorte de pierres étant rude et mal unie, il est nécessaire de les crépir en mortier pour en faire disparaître les inégalités ; on substitue souvent aux dalles qui servent à les couvrir un chaperon fait avec la même pierre, et quelquefois de tuiles ou de briques. Pour cette partie de la construction, on place sur l’extrémité supérieure de la muraille, et des deux côtés si le mur est mitoyen, un rang de pierres plates les plus droites et autant que possible de la même épaisseur, qui débordent de 4 à 5 centimètres. Cette partie se nomme ''larmier'' ou ''égout''. On place au-dessus, et au niveau de la façade de la muraille, un premier rang de pierres ou de briques, et successivement, en rapprochant chaque assise du centre de la construction, de manière que cette construction se termine par un angle obtus que l’on nomme la ''crête du chaperon'', et qui ne doit être élevé au-dessus du larmier que de 32 à 40 centim., plus ou moins, en proportion de l’épaisseur du mur. Ces chaperons doivent toujours être faits avec soin, car c’est de leur bonne construction que dépend la conservation et la durée du mur.
''Murailles de pierre de meulière''. — Ces murailles
se construisent comme les précédentes ;
mais cette sorte de pierres étant rude
et mal unie, il est nécessaire de les crépir en
mortier pour en faire disparaître les inégalités ;
on substitue souvent aux dalles qui
servent à les couvrir un chaperon lait avec
la même pierre, et quelquefois de tuiles ou
de briques. Pour celle partie de la construction,
on place sur l’extrémité supérieure de
la muraille, et des deux côtés si le mur est
mitoyen, un rang de pierres plates les plus
droites et autant que possible de la même
épaisseur, qui débordent de 4 à 5 centimètres.
Cette partie se nomme ''larmier'' ou ''égout''. On
place au-dessus, et au niveau de la façade de
a muraille, un premier rang de pierres ou de
briques, et successivement, en rapprochant
chaque assise du centre de la construction,
de manière que cette construction se termine
par un angle obtus que l’on nomme la ''crête du chaperon'', et qui ne doit être élevé au-dessus du larmier que de 32 à 40 centim., plus
ou moins, en proportion de l’épaisseur du
mur. Ces chaperons doivent toujours être
faits avec soin, car c’est de leur bonne construction
que dépend la conservation et la
durée du mur.


''Murailles en briques''. — On procède pour la construction des murailles en brique, en tout point comme il a été dit ci-dessus pour les murailles en pierres de meulière ; mais dans ces constructions en moëllon brut, pierre de meulière et brique, on substitue souvent, par économie, un mortier en terre au mortier à chaux et à sable ; alors on élève de distance en distance une chaîne en maçonnerie faite avec du bon mortier, d’une largeur de 1 m. à 1 mèt. 32 cent. pour remplacer les chaînes en pierre de taille, et on crépit le tout en mortier à chaux et à sable.
''Murailles en briques''. — On procède pour la
construction des murailles en brique, en tout
point comme il a été dit ci-dessus pour les
murailles en pierres de meulière ; mais dans
ces constructions en moellon brut, pierre
de meulière et brique, on substitue souvent,
par économie, un mortier en terre au mortier
a chaux et à sable ; alors on élève de distance
en distance une chaîne en maçonnerie faite
avec du bon mortier, d’une largeur de 1 m.
à 1 mèt. 32 cent. pour remplacer les chaînes
en pierre de taille, et on crépit le tout en
mortier à chaux et à sable.


''Murailles en pierres sèches''. — Ce n’est guère qu’autour des cours et jardins qu’on trouve les véritables murailles dont nous venons de parler ; mais il arrive souvent qu’on entoure les possessions rurales de murs en pierres sèches ou en terre. Les premières (''fig''. 494) se construisent en superposant, sans mortier, des pierres de toute nature, {{Image2|right|Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I (page 358) - Fig 494.jpg|200px}} telles que le local les fournit, et quelquefois ramassées par le cultivateur dans le champ même qu’il veut enclore. Ces murs, couverts d’un bon chaperon et crépis de chaque côté, sont peu coûteux et se maintiennent longtemps. Quelquefois même, sans les crépir, on n’emploie d’autre couverture qu’un chaperon sans mortier, mais dont les pierres sont placées avec soin sur 2 ou 3 rangs seulement, pour que les vents aient moins de prise et qu’ils puissent leur résister ; enfin, on se borne le plus souvent à unir les pierres avec de la mousse ou des plaques de gazon. Si l’on n’a que peu de pierres plates et larges, il ne faut pas donner au mur beaucoup d’élévation : on le couvre avec du gazon et on y plante des groseillers ou des ronces, qui y réussissent fort bien ; ces arbustes donnent aux murs plus de solidité, et rendent la clôture plus défensive.
''Murailles en pierres sèches''. — Ce n’est
guère qu’autour des cours et jardins qu’on
trouve les véritables murailles dont nous
venons de parler ; mais il arrive souvent
qu’on entoure les possessions rurales de murs
en pierres sèches ou en terre. Les premières
(''fig''. 494) se construisent en superposant,
sans mortier, des pierres de toute nature,
{{Image2|right|Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I (page 358) - Fig 494.jpg|200px}}
telles que le local les fournit, et quelquefois
ramassées par le cultivateur dans le champ
même qu’il veut enclore. Ces murs, couverts
d’un bon chaperon et
crépis de chaque côté,
sont peu coûteux et se maintiennent longtemps.
Quelquefois même, sans les crépir, on
n’emploie d’autre couverture qu’un chaperon
sans mortier, mais dont les pierres sont
placées avec soin sur 2 ou 3 rangs seulement,
pour que les vents aient moins de prise et
qu’ils puissent leur résister ; enfin, on se borne
le plus souvent à unir les pierres avec de la
mousse ou des plaques de gazon. Si l’on n’a
que peu de pierres plates et larges, il ne faut
pas donner au mur beaucoup d’élévation :
on le couvre avec du gazon et on y plante
des groseillers ou des ronces, qui y réussissent
fort bien ; ces arbustes donnent aux murs
plus de solidité, et rendent la clôture plus
défensive.


''Murs en plâtras''. — Les murs en plâtras, tels qu’on en voit chez les maraîchers de Montreuil près Paris, se bâtissent avec les débris de vieilles constructions en plâtre liées ensemble avec du mortier en terre et crépis des deux côtés, ou seulement du côté de la culture, par une légère couche de plâtre. Ces murs sont propres, durent assez longtemps et forment d’excellens supports pour les arbres palissés à la loque.
''Murs en plâtras''. — Les murs en plâtras,
tels qu’on en voit chez les maraîchers de
Montreuil près Paris, se bâtissent avec les
débris de vieilles constructions en plâtre
liées ensemble avec du mortier en terre et
crépis des deux côtés, ou seulement du côté
de la culture, par une légère couche de plâtre.
Ces murs sont propres, durent assez longtemps
et forment d’excellens supports pour
les arbres palissés à la loque.


''Murailles en terre''. — À défaut de pierres, et lorsque la terre offre assez de consistance, on en fait des murs en la comprimant lit par lit entre deux planches ; ces murs sont presque toujours recouverts par un petit toit en chaume, ou par un chaperon en plaques de gazon : ces constructions durent assez de temps et sont très-économiques, puisqu’elles ne coûtent que la main-d’œuvre. D’ailleurs, la terre qui les compose, exposée aux {{tiret|influen|ces}}
''Murailles en terre''. — À défaut de pierres,
et lorsque la terre offre assez de consistance,
on en fait des murs en la comprimant lit par
lit entre deux planches ; ces murs sont presque toujours recouverts par un petit toit en
chaume, ou par un chaperon en plaques de
gazon : ces constructions durent assez de
temps et sont très-économiques, puisqu’elles
ne coûtent que la main-d’œuvre. D’ailleurs,
la terre qui les compose, exposée aux {{tiret|influen|ces}}<section end="sections"/>