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''canta-'' (et ''cala-'' dans les n. pr. du type de ''Cata-launi'' « Châlons »), celt. ''*kn-ta'', qui est une amplification de la prép. ''*kom'', comme en {{abréviation|gr.|grec}} {{lang|grc|ϰα-τὰ}}, et en {{abréviation|lat.|latin}} ''con-trâ'' par rapport à cum. V. sous ''*ke-, ken, ket'', etc.


'''Gaô''', adj., faux : variante de ''gaou''. V. ce mot.
canta- (et cala- dans les n. pr. du type de Cata-launi « Châlons »), coll.
^k/ji-ta, qui est une amplification de la prép. *kom, comme en {{abréviation|gr.|grec}} {{lang|grc|ϰα-τὰ}}, et en {{abréviation|lat.|latin}} con trâ par rapport à cum. V. sous */*< ?-, ken, ket, etc.


'''Gaol''', s. f., enfourchure (aussi ''gael''), {{abréviation|mbr.|moyen-breton}} ''gafl'' et ''gaul'', {{abréviation|cymr.|cymrique}} ''gafl'', vbr. pl.
'''Gaô''', adj.. faux : variante de gaou. V. ce mot.
''gabl-au'' « fourche », vir. ''gabul'' « fourchette », ir. ''gabhal'', gael. ''gobhal'', gaul. latinisé ''gab-alu-s'' « fourche de gibet » (d’où fr. ''gâble'' « fronton triangulaire allongé »), al. ''gab-el'' « fourchette », et cf. sk. ''gâbh-asti'' « l’envergure des bras » el {{abréviation|lat.|latin}} ''hab-ere'' « tenir »<ref>La phonétique ne permet pas de décider dans quelle mesure la similitude des mots celtiques et germaniques procède d’emprunt ou d’affinité préhistorique. En tout cas, le {{abréviation|got.|gotique}} ''gibla'' et le vhal. ''gebal'' « sommet » paraissent hors de cause.</ref>.

'''Gaol''', s. f., enfourchure (aussi gael), {{abréviation|mbr.|moyen-breton}} gaft et gaul, {{abréviation|cymr.|cymrique}} gajl, vbr. pl.
r/abl-au « fourche », vir. gabul « fourchette », ir. gabhal, gael. gobhal,
gaul. latinisé gab-alu-s k fourche de gibet » (d’où fr. #d6/e « fronton
triangulaire allongé »), al. gab-el « fourchette », et cf. sk. gâbh-asti
« l’envergure des bras » el {{abréviation|lat.|latin}} habëre u tenir »’.


'''Gaonac’hen''', s. f., femelle stérile, {{abréviation|mbr.|moyen-breton}} gaunach id. : d’un {{abréviation|celt.|celtique}} *gaunakkà* dér. du même type que {{abréviation|gr.|grec}} {{lang|grc|χαῦ-ναξ}}, « vain, menteur », par rapport à {{lang|grc|χαῦ-νο-ς}}. V. la rac. conjecturale sous gaou.
'''Gaonac’hen''', s. f., femelle stérile, {{abréviation|mbr.|moyen-breton}} gaunach id. : d’un {{abréviation|celt.|celtique}} *gaunakkà* dér. du même type que {{abréviation|gr.|grec}} {{lang|grc|χαῦ-ναξ}}, « vain, menteur », par rapport à {{lang|grc|χαῦ-νο-ς}}. V. la rac. conjecturale sous gaou.


'''Gaou''', s. m., tort, mensonge, {{abréviation|mbr.|moyen-breton}} gou, {{abréviation|corn.|cornique}} gotc, {{abréviation|cymr.|cymrique}} gau, vir. gâu > gào > go, etc. : soit un {{abréviation|celt.|celtique}} *gow-o-, dér. d’une rac. peu claire que paraît reproduire le gr. {{lang|grc|χαῦ-νο-ς}}, « mensonger, stérile » ; cf. aussi gr. {{lang|grc|γαυ-σό-ς}} « crochu » et lit. pri-gâu-ti « tromper »^^2.
'''Gaou''', s. m., tort, mensonge, {{abréviation|mbr.|moyen-breton}} gou, {{abréviation|corn.|cornique}} gotc, {{abréviation|cymr.|cymrique}} gau, vir. gâu > gào > go, etc. : soit un {{abréviation|celt.|celtique}} *gow-o-, dér. d’une rac. peu claire que paraît reproduire le gr. {{lang|grc|χαῦ-νο-ς}}, « mensonger, stérile » ; cf. aussi gr. {{lang|grc|γαυ-σό-ς}} « crochu » et lit. pri-gâu-ti « tromper »<ref>Ces divers rapprochements ne se laissent pas concilier entre eux : le premier est le plus vraisemblable ; le dernier n’est cité que pour mémoire.</ref>.


'''Gaour''', s. f., chèvre (aussi gavr), {{abréviation|mbr.|moyen-breton}} gaffr, {{abréviation|cymr.|cymrique}} gafr, vbr. mel-gabr
'''Gaour''', s. f., chèvre (aussi gavr), {{abréviation|mbr.|moyen-breton}} gaffr, {{abréviation|cymr.|cymrique}} gafr, vbr. mel-gabr
« troène » (plante-à-chèvre), {{abréviation|corn.|cornique}} gauar, vir. gabor, ir. gabhar, gael. gobhar, gaul. *gabros s. m. dans Gabro-magus « le cham^ de la chèvre » et autres n. pr. : se retrouve donc dans toutes les langues celtiques, mais nulle part ailleurs 3.
« troène » (plante-à-chèvre), {{abréviation|corn.|cornique}} gauar, vir. gabor, ir. gabhar, gael. gobhar, gaul. *gabros s. m. dans Gabro-magus « le cham^ de la chèvre » et autres n. pr. : se retrouve donc dans toutes les langues celtiques, mais nulle part ailleurs<ref>Le Lit. caper a deux sourdes contre deux sonores eu celtique ; à caper répondent {{abréviation|gr.|grec}} {{lang|grc|ϰάπρος}} « sanglier » et ags. Uaefcr « bouc » : il faudrait supposer une corruption préceltique. Ou serait-ce un emprunt des Celtes aux Germains, a l’époque lointaine où ceux-ci prononçaient encore quelque chose comme 9 hacrai y avec c bilabial ?</ref>.


'''Gaozan''', s. f., mite, {{abréviation|mbr.|moyen-breton}} gausan, {{abréviation|corn.|cornique}} goudhan, {{abréviation|cymr.|cymrique}} gwyddon pl., cf. ir. ftneôg et gael. fionag (concordances irrégulières). — Étyra. inc.
'''Gaozan''', s. f., mite, {{abréviation|mbr.|moyen-breton}} gausan, {{abréviation|corn.|cornique}} goudhan, {{abréviation|cymr.|cymrique}} gwyddon pl., cf. ir. ftneôg et gael. fionag (concordances irrégulières). — Étyra. inc.


'''Gar''', s. f., jambe, {{abréviation|mbr.|moyen-breton}} et {{abréviation|cymr.|cymrique}} garr, {{abréviation|corn.|cornique}} gar, vir. gairri pl. : d’un {{abréviation|celt.|celtique}} *garri- « jarret* », sans équivalent ailleurs.
'''Gar''', s. f., jambe, {{abréviation|mbr.|moyen-breton}} et {{abréviation|cymr.|cymrique}} garr, {{abréviation|corn.|cornique}} gar, vir. gairri pl. : d’un {{abréviation|celt.|celtique}} *garri- « jarret<ref>Fr. jarret est emprunt celtique. —Le pl. vbr. esceir (cf. rtiœcsker) et le {{abréviation|cymr.|cymrique}} esgair « jambe » pourraient être le même mot précédé du préf. m eks-, soit « [ce qui commence] au jarret ». Le gr. {{lang|grc|σϰέλ-ος}} « cuisse » est également isolé.</ref> », sans équivalent ailleurs.

'''*Gar-''', préf. rare et de sens très indécis, peut-être péjoratif à l’origine : peut se ramener à {{abréviation|cymr.|cymrique}} (ancien) gerran « nain », vir. gerr, ir. geârr

<ref>La phonétique ne permet pas de décider dans quelle mesure la similitude des mots celtiques et germaniques procède d’emprunt ou d’affinité préhistorique. En tout cas, le {{abréviation|got.|gotique}} glbla et le vhal. gebal « sommet » paraissent bors de cause.</ref>

<ref>Ces divers rapprochements ne se laissent pas concilier entre eux : le premier est le plus vraisemblable ; le dernier n’est cité que pour mémoire.</ref>

<ref>Le Lit. caper a deux sourdes contre deux sonores eu celtique ; à caper répondent {{abréviation|gr.|grec}} {{lang|grc|ϰάπρος}} « sanglier » et ags. Uaefcr « bouc » : il faudrait supposer une corruption préceltique. Ou serait-ce un emprunt des Celtes aux Germains, a l’époque lointaine où ceux-ci prononçaient encore quelque chose comme 9 hacrai y avec c bilabial ?</ref>


'''*Gar-''', préf. rare et de sens très indécis, peut-être péjoratif à l’origine : peut se ramener à {{abréviation|cymr.|cymrique}} (ancien) ''gerr-an'' « nain », vir. ''gerr'', ir. ''geârr''
<ref>Fr. jarret est emprunt celtique. —Le pl. vbr. esceir (cf. rtiœcsker) et le {{abréviation|cymr.|cymrique}} esgair « jambe » pourraient être le même mot précédé du préf. m eks-, soit « [ce qui commence] au jarret ». Le gr. {{lang|grc|σϰέλ-ος}} « cuisse » est également isolé.</ref>