« Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I.djvu/366 » : différence entre les versions

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de mauvais travail, sous le prétexte d’obtenir des résultats plus prompts ; ainsi, il vaut bien mieux ne faire chaque année qu’un quart de lieue de bon chemin, que de faire des réparations grossières et imparfaites, ou de jeter, comme on le fait la plupart du temps, dans les ornières, de grosses pierres qui s’enfoncent dans la boue et rendent le chemin plus raboteux ; tandis qu’avec ces mêmes pierres cassées et bien employées, on peut faire une bonne route ; il n’y a d’ailleurs jamais urgence à faire la chaussée, puisqu’on peut toujours assurer une bonne viabilité sur un chemin en terre, convenablement réglé et bien entretenu.


Quand on n’a que de faibles moyens, il faut les appliquer d’abord et uniquement à détourner les eaux pluviales, et à empêcher qu’elles suivent le chemin, ou qu’elles y séjournent. Quand on peut faire un peu plus, on remplit les bas-fonds avec la terre la plus sableuse ou la plus graveleuse qu’on pourra trouver à proximité ; autant que possible pour former ces remblais, on prend les terres sur les hauteurs des pentes du chemin qui descendent au bas-fond, pour adoucir ces pentes en même temps ; puis il faut bomber le remblai et le couvrir de sable, de pierrailles ou de toute autre matière analogue que l’on pourra obtenir, le bien tasser et l’entretenir dans cet état jusqu’à ce qu’on puisse le couvrir d’une chaussée.
de mauvais travail, sous le prétexte d’obtenir
des résultats plus prompts ; ainsi, il vaut bien
mieux ne faire chaque année qu’un quart
de lieue de bon chemin, que de faire des
réparations grossières et imparfaites, ou de
jeter, comme on le fait la plupart du temps,
dans les ornières, de grosses pierres qui s’enfoncent
dans la boue et rendent le chemin
plus raboteux ; tandis qu’avec ces mêmes
pierres cassées et bien employées, on peut
faire une bonne route ; il n’y a d’ailleurs jamais
urgence à faire la chaussée, puisqu’on
peut toujours assurer une bonne viabilité sur
un chemin en terre, convenablement réglé et
bien entretenu.


On ne doit jamais ''commencer une nouvelle amélioration sans avoir assuré complètement l’entretien de celles qui sont faites'' ; car on aura toujours une meilleure viabilité sur un chemin simplement en terre, exécuté avec soin, comme on l’a prescrit, et couvert d’une couche légère de sable ou de pierrailles, en l’entretenant avec soin, qu’avec une chaussée épaisse et exécutée à grands frais, qui ne serait pas entretenue.
Quand on n’a que de faibles moyens, il faut
les appliquer d’abord et uniquement à détourner
les eaux pluviales, et à empêcher qu’elles
suivent le chemin, ou qu’elles y séjournent.
Quand on peut faire un peu plus, on remplit
les bas-fonds avec la terre la plus sableuse ou la
plus graveleuse qu’on pourra trouver a proximité ;
autant que possible pour former ces
remblais, on prend les terres sur les hauteurs
des pentes du chemin qui descendent au bas-fond,
pour adoucir ces pentes en même
temps ; puis il faut bomber le remblai et le
couvrir de sable, de pierrailles ou de toute
autre matière analogue que l’on pourra obtenir,
le bien tasser et l’entretenir dans cet
état jusqu’à ce qu’on puisse le couvrir d’une chaussée.


{{p|13:1:1:3|}}{{T6|§ {{rom-maj|iii}}. — De l’entretien des chemins.}}
On ne doit jamais ''commencer une nouvelle amélioration sans avoir assuré complètement l’entretien de celles qui sont faites'' ; car on
aura toujours une meilleure viabilité sur un
chemin simplement en terre, exécuté avec
soin, comme on l’a prescrit, et couvert d’une
couche légère de sable ou de pierrailles, en
l’entretenant avec soin, qu’avec une chaussée
épaisse et exécutée à grands frais, qui ne serait
pas entretenue.


L’objet le plus important pour les chemins vicinaux, comme pour toutes les routes, est l’entretien. Ce travail n’est nullement difficile, mais il exige des soins constans, et c’est une des choses qu’on a le plus de peine à obtenir des ouvriers ; on ne peut y parvenir que par la surveillance active et journalière de personnes qui s’en occupent spécialement par devoir ou de bonne volonté ; mais, comme la bonne volonté est de sa nature facultative et temporaire, et attendu qu’il est difficile d’espérer un concours constant des personnes aisées, qui seules peuvent avoir du temps à consacrer à une surveillance gratuite, et qui rarement voudront s’assujettir à ces fonctions autant qu’il est nécessaire pour les bien remplir, il vaut généralement mieux, toutes les fois que les ressources pécuniaires des communes ou des cantons le permettent, en charger des personnes salariées, desquelles on puisse exiger des visites fréquentes et tous les soins que nécessite la direction et la surveillance constante de ce genre de travaux.
{{T6|§ III. — De l’entretien des chemins.}}


Le ''premier soin pour le bon entretien'' d’un chemin doit être, comme on l’a déjà dit, mais comme on doit sans cesse le répéter, d’assurer l’écoulement des eaux pluviales, et d’empêcher leur stagnation sur les côtés, en tenant constamment les rigoles bien curées. On peut charger de ce soin le garde champêtre. Il y a des communes où il remplit bien ces fonctions, moyennant un supplément de traitement de 50 francs par année. Ces travaux sont trop faciles à comprendre pour avoir besoin d’explication.
L’objet le plus important pour les chemins
vicinaux, comme pour toutes les routes, est
l’entretien. Ce travail n’est nullement difficile,
mais il exige des soins constans, et c’est
une des choses qu’on a le plus de peine à obtenir
des ouvriers ; on ne peut y parvenir
que par la surveillance active et journalière
de personnes qui s’en occupent spécialement
par devoir ou de bonne volonté ; mais, comme
la bonne volonté est de sa nature facultative
et temporaire, et attendu qu’il est difficile
d’espérer un concours constant des personnes
aisées, qui seules peuvent avoir du temps
à consacrer à une surveillance gratuite, et
qui rarement voudront s’assujettir à ces
fonctions autant qu’il est nécessaire pour les
bien remplir, il vaut généralement mieux,
toutes les fois que les ressources pécuniaires
des communes ou des cantons le permettent,
eu charger des personnes salariées, desquelles
on puisse exiger des visites fréquentes
et tous les soins que nécessite la direction
et la surveillance constante de ce genre de
travaux.


''Entretien des chemins en terre''. — Les travaux d’entretien des chemins proprement dits diffèrent suivant leur état et leur nature. Quand ils sont simplement en terre réglée et bombée convenablement, il ne s’agit que de ''faire disparaître les ornières'' à mesure qu’elles se forment, en rabattant les bourrelets dans les cavités. Quand on a laissé les dégradations s’accroître, il faut faire les premiers terrassemens de grosse réparation à la pioche et à la pelle, ce qui est long et dispendieux, ou mieux avec des instrumens conduits par des chevaux. On peut employer, pour couper et diviser les terres, une ''charrue légère'' ou une ''houe à cheval'', ou bien encore un ''cultivateur''. Quand il ne s’agit que de combler les ornières en y rabattant les bourrelets qui les bordent, on peut se servir avec beaucoup d’avantage d’un instrument simple et peu dispendieux, en forme de ''chevron'', dont il convient de lui donner le nom. Il se compose de deux fortes pièces de bois de 3 mètres (9 pieds) de longueur chacune, assemblées, d’un côté, par une traverse d’un mètre, et réunies du côté opposé, par l’assemblage de leurs extrémités, fortifié au moyen d’équerres en fer. On attèle sur la traverse un cheval qui marche dans l’ornière à combler (''fig''. 490). L’ouverture de l’angle que forment les deux pièces marche en avant et embrasse l’ornière et ses bourrelets, et son sommet marche en arrière directement au-dessus de l’ornière. Les faces qui frottent sur le sol sont garnies intérieurement de deux lames de fer saillantes pour couper les bourrelets ; les faces verticales intérieures poussent, au moyen de leur inclinaison, ces terres divisées dans l’ornière, et l’angle, en passant par-dessus, les force à y entrer. Une caisse ouverte est fixée sur le milieu des deux pièces du chevron, pour augmenter, au besoin, sa pression sur le sol, au moyen d’une charge de terre ou de pierres qu’on met à volonté dans cette caisse. Il est facile de juger que ce moyen d’exécution est beaucoup plus économique que le rabattage des bourrelets à la main.
Le ''premier soin pour le bon entretien'' d’un
chemin doit être, comme on l’a déjà dit, mais
comme on doit sans cesse le répéter, d’assurer
l’écoulement des eaux pluviales, et d’empêcher leur stagnation sur les côtés, en tenant
constamment les rigoles bien curées.
On peut charger de ce soin le garde champêtre.
Il y a des communes où il remplit bien
ces fonctions, moyennant un supplément de
traitement de 50 francs par année. Ces travaux
sont trop faciles à comprendre pour
avoir besoin d’explication.


Soit que le rabattage se fasse par l’un ou par l’autre procédé, il ne suffit pas, parce que des terres ainsi ameublies et divisées, ayant peu de consistance, sont bientôt creusées de nouveau ou rejetées de côté par les roues, surtout si le temps est humide ou très-sec,
''Entretien des chemins en terre''. — Les travaux
d’entretien des chemins proprement
dits diffèrent suivant leur état et leur nature.
Quand ils sont simplement en terre
réglée et bombée convenablement, il ne s’agit
que de ''faire disparaître les ornières'' à
mesure qu’elles se forment, en rabattant les
bourrelets dans les cavités. Quand on a laissé
les dégradations s’accroître, il faut faire les
premiers terrassemens de grosse réparation
a la pioche et à la pelle, ce qui est long et
dispendieux, ou mieux avec des instrumens
conduits par des chevaux. On peut employer,
pour couper et diviser les terres, une ''charrue légère'' ou une ''houe à cheval'', ou bien encore
un ''cultivateur''. Quand il ne s’agit que de
combler les ornières en y rabattant les bourrelets
qui les bordent, on peut se servir avec
beaucoup d’avantage d’un instrument simple
et peu dispendieux, en forme de ''chevron'',
dont il convient de lui donner le nom. Il se
compose de deux fortes pièces de bois de 3
mètres (9 pieds) de longueur chacune, assemblées,
d’un côté, par une traverse d’un mètre,
et réunies du côté opposé, par l’assemblage de
leurs extrémités, fortifié au moyen d’équerres
en fer. On attèle sur la traverse un cheval qui
marche dans l’ornière à combler (''fig''. 490).
L’ouverture de l’angle que forment les deux
pièces marche en avant et embrasse l’ornière
et ses bourrelets, et son sommet marche en arrière directement au-dessus de l’ornière. Les
faces qui frottent sur le sol sont garnies intérieurement
de deux lames de fer saillantes
pour couper les bourrelets ; les faces verticales
intérieures poussent, au moyen de leur
inclinaison, ces terres divisées dans l’ornière,
et l’angle, en passant par-dessus, les force à
y entrer. Une caisse ouverte est fixée sur le
milieu des deux pièces du chevron, pour augmenter,
au besoin, sa pression sur le sol, au
moyen d’une charge de terre ou de pierres
qu’on met à volonté dans cette caisse. Il est
facile déjuger que ce moyen d’exécution est
beaucoup plus économique que le rabattage
des bourrelets à la main.

Fig. 490.

Soit que le rabattage se fasse par l’un ou
par l’autre procédé, il ne suffit pas, parce que
des terres ainsi ameublies et divisées, ayant
peu de consistance, sont bientôt creusées de
nouveau ou rejetées de côté par les roues,
surtout si le temps est humide ou très-sec,