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entre jamais en campagne avant le septième jour du mois, et, quand une flotte va prendre la mer, on a grand soin de redorer la statue de Pallas.
n’entre jamais en campagne avant le septième jour du mois, et, quand une flotte va prendre la mer, on a grand soin de redorer la statue de Pallas.


Xénophon assure que les Athéniens ont plus de fêtes religieuses qu’aucun autre peuple grec.<ref>Xénophon, ''Gouvernement d’Athènes'', III, 2.</ref> Que de victimes offertes aux dieux, dit Aristophane<ref>Aristophane, ''Nuées''.</ref>, que de temples ! que de statues ! que de processions sacrées ! A tout moment de l’année on voit des festins religieux et des victimes couronnées. La ville d’Athènes et son territoire sont couverts de temples et de chapelles ; il y en a pour le culte de la cité, pour le culte des tribus et des dèmes, pour le culte des familles. Chaque maison est elle-même un temple et dans chaque champ il y a un tombeau sacré.
Xénophon assure que les Athéniens ont plus de fêtes religieuses qu’aucun autre peuple grec<ref>Xénophon, ''Gouv. d’Ath.'', {{rom-maj|III|3}}, 2.</ref>. « Que de victimes offertes aux dieux, dit Aristophane<ref>Aristophane, ''Nuées''.</ref>, que de temples ! que de statues ! que de processions sacrées ! À tout moment de l’année on voit des festins religieux et des victimes couronnées. » La ville d’Athènes et son territoire sont couverts de temples et de chapelles ; il y en a pour le culte de la cité, pour le culte des tribus et des dèmes, pour le culte des familles. Chaque maison est elle-même un temple et dans chaque champ il y a un tombeau sacré.


L’Athénien qu’on se figure si inconstant, si capricieux, si libre penseur, a au contraire un singulier respect pour les vieilles traditions et les vieux rites. Sa principale religion, celle qui obtient de lui la dévotion la plus fervente, c’est la religion des ancêtres et des héros. Il a le culte des morts et il les craint. Une de ses lois l’oblige à leur offrir chaque année les prémices de sa récolte ; une autre lui défend de prononcer un seul mot qui puisse provoquer leur colère. Tout ce qui touche à l’antiquité est sacré pour un Athénien. Il a de vieux recueils où sont consignés ses rites et jamais il ne s’en écarte ; si un prêtre introduisait dans le culte la plus légère innovation, il serait puni de mort. Les rites les plus bizarres sont observés de siècle en siècle. Un jour de l’année, l’Athénien fait un sacrifice en l’honneur d’Ariane, et parce qu’on dit que l’amante de Thésée est morte en couches, il faut qu’on imite les cris et les mouvements d’une femme en travail. II célèbre une autre fête annuelle qu’on appelle ''Oschophories'' et qui est comme la pantomime du retour de Thésée dans
L’Athénien qu’on se figure si inconstant, si capricieux, si libre penseur, a, au contraire un singulier respect pour les vieilles traditions et les vieux rites. Sa principale religion, celle qui obtient de lui la dévotion la plus fervente, c’est la religion des ancêtres et des héros. Il a le culte des morts et il les craint. Une de ses lois l’oblige à leur offrir chaque année les prémices de sa récolte ; une autre lui défend de prononcer un seul mot qui puisse provoquer leur colère. Tout ce qui touche à l’antiquité est sacré pour un Athénien. Il a de vieux recueils où sont consignés ses rites et jamais il ne s’en écarte ; si un prêtre introduisait dans le culte la plus légère innovation, il serait puni de mort. Les rites les plus bizarres sont observés de siècle en siècle. Un jour de l’année, l’Athénien fait un sacrifice en l’honneur d’Ariane, et parce qu’on dit que l’amante de Thésée est morte en couches, il faut qu’on imite les cris et les mouvements d’une femme en travail. Il célèbre une autre fête annuelle qu’on appelle Oschophories et qui est comme la pantomime du retour de Thésée