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{{p|12:2:3:3|}}{{T6|§ {{rom-maj|iii}}. — Conservation dans les silos.}}
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Les procédés de conservation que nous venons de décrire ne conviennent guère qu’à la petite culture. Quand on récolte une grande quantité de racines, il n’est pas possible, ou du moins économique, de construire des caves ou des celliers d’une dimension suffisante. Aussi, dès qu’il a été prouvé que l’''enfouissement dans la terre'' est un moyen de conservation aussi sûr que facile, tous les agronomes se sont-ils empressés de l’adopter. Il est résulté de l’introduction des ''silos'' un autre avantage auquel on n’avait pas songé ; c’est qu’on peut, parce moyen, utiliser les forces des animaux dans un moment où ils sont ordinairement peu occupés. En effet, l’époque où l’on transporte les racines dans les caves ou dans les celliers est également celle où s’exécutent les ensemencemens d’hiver, opérations qui sont encore aujourd’hui les plus importantes de l’agriculture européenne. Par le moyen des silos, établis dans le champ même, on n’a pas besoin des attelages, qui alors se reportent tout entiers aux travaux des semailles. Lorsqu’arrive la saison rigoureuse, les animaux de travail sont occupés utilement au transport des racines nécessaires à la consommation ou aux opérations industrielles.
Les procédés de conservation que nous venons de décrire ne conviennent guère qu’à la petite culture. Quand on récolte une grande quantité de racines, il n’est pas possible, ou du moins économique, de construire des caves ou des celliers d’une dimension suffisante. Aussi, dès qu’il a été prouvé que l’''enfouissement dans la terre'' est un moyen de conservation aussi sûr que facile, tous les agronomes se sont-ils empressés de l’adopter. Il est résulté de l’introduction des ''silos'' un autre avantage auquel on n’avait pas songé ; c’est qu’on peut, par ce moyen, utiliser les forces des animaux dans un moment où ils sont ordinairement peu occupés. En effet, l’époque où l’on transporte les racines dans les caves ou dans les celliers est également celle où s’exécutent les ensemencemens d’hiver, opérations qui sont encore aujourd’hui les plus importantes de l’agriculture européenne. Par le moyen des silos, établis dans le champ même, on n’a pas besoin des attelages, qui alors se reportent tout entiers aux travaux des semailles. Lorsqu’arrive la saison rigoureuse, les animaux de travail sont occupés utilement au transport des racines nécessaires à la consommation ou aux opérations industrielles.


Le ''silo, dans le sens le plus étendu'' de ce mot, est un monceau de racines recouvert d’une couche de terre suffisante pour empêcher l’introduction de la pluie qui les ferait pourrir, — de l’air qui provoquerait la germination, — et de la gelée qui en désorganiserait le tissu
Le ''silo, dans le sens le plus étendu'' de ce mot, est un monceau de racines recouvert d’une couche de terre suffisante pour empêcher l’introduction de la pluie qui les ferait pourrir, — de l’air qui provoquerait la germination, — et de la gelée qui en désorganiserait le tissu.


Dans les commencemens, et ceci a lieu encore ''dans certaines parties de la Belgique'', on pratiquait dans le sol une excavation circulaire ou quadrangulaire dans laquelle on empilait les racines jusque près de la superficie, et on refermait l’ouverture avec de la terre amoncelée en forme de cône (''fig''. 465). Mais on ne tarda pas à s’apercevoir, surtout dans les terrains légers et sablonneux, que l’eau pénétrait jusqu’aux racines et en déterminait la putréfaction. Il y a d’ailleurs un inconvénient inhérent à ces sortes de silos, c’est qu’on ne peut les visiter souvent et facilement, en sorte que, si la décomposition des plantes commence à la partie inférieure, l’on ne s’aperçoit du dégât que lorsque la totalité est détruite, et lorsqu’il n’est plus temps d’y porter remède. Il fallait d’ailleurs une assez forte dépense en main-d’œuvre pour déplacer une aussi grande masse de terre.
Dans les commencemens, et ceci a lieu encore ''dans certaines parties de la Belgique'', on pratiquait dans le sol une excavation circulaire ou quadrangulaire dans laquelle on empilait les racines jusque près de la superficie, et on refermait l’ouverture avec de la terre amoncelée en forme de cône (''fig''. 465). Mais on ne tarda pas à s’apercevoir, surtout dans les terrains légers et sablonneux, que l’eau pénétrait jusqu’aux racines et en déterminait la putréfaction. Il y a d’ailleurs un inconvénient inhérent à ces sortes de silos, c’est qu’on ne peut les visiter souvent et facilement, en sorte que, si la décomposition des plantes commence à la partie inférieure, l’on ne s’aperçoit du dégât que lorsque la totalité est détruite, et lorsqu’il n’est plus temps d’y porter remède. Il fallait d’ailleurs une assez forte dépense en main-d’œuvre pour déplacer une aussi grande masse de terre.


Ce furent les ''Anglais'' qui les premiers songèrent à construire les silos en partie hors de terre, et en partie dans le sol même. On commence par ouvrir dans le sol une tranchée (''fig''. 466 ) sur une largeur de 4 pi. et à une profondeur de 2 pi. ; on la prolonge aussi loin que l’on veut. Au fond et sur les côtés on met une légère couche de paille, indiquée par une ligne spéciale qui la représente. On met alors les racines dans l’excavation ; une fois arrivé au niveau du sol, on élève le monceau en talus. Il faut que ce talus soit naturel, c’est-à-dire formé sous un angle de 45° : plus aigu, les racines s’ébouleraient ; la terre dont on les couvrirait se soutiendrait mal, et finirait par tomber lorsqu’elle aurait été travaillée par les gelées :plus obtus, les pluies, n’ayant pas assez de pente pour s’écouler rapidement, pénétreraient dans le silo, le dégraderaient et feraient pourrir les racines. Lorsque le talus a été ainsi formé, on couvre le tout d’une légère couche de paille, et on creuse les fossés sur une largeur de 15 pou. en jetant la terre qui en provient sur la paille, ce qui forme la couverture de terre BB, laquelle aura au moins 18 pouces d’épaisseur. Les fossés seront creusés à quelques pouces plus bas que le fond inférieur de la tranchée où sont les racines. Ainsi l’humidité, de quelque manière qu’elle arrive, ne peut séjourner longtemps dans le silo, parce que l’eau cherche toujours à descendre au point le plus bas qu’elle puisse atteindre.
Ce furent les ''Anglais'' qui les premiers songèrent à construire les silos en partie hors de terre, et en partie dans le sol même. On commence par ouvrir dans le sol une tranchée (''fig''. 466) sur une largeur de 4 pi. et à une profondeur de 2 pi. ; on la prolonge aussi loin que l’on veut. Au fond et sur les côtés on met une légère couche de paille, indiquée par une ligne spéciale qui la représente. On met alors les racines dans l’excavation ; une fois arrivé au niveau du sol, on élève le monceau en talus. Il faut que ce talus soit naturel, c’est-à-dire formé sous un angle de 45° : plus aigu, les racines s’ébouleraient ; la terre dont on les couvrirait se soutiendrait mal, et finirait par tomber lorsqu’elle aurait été travaillée par les gelées : plus obtus, les pluies, n’ayant pas assez de pente pour s’écouler rapidement, pénétreraient dans le silo, le dégraderaient et feraient pourrir les racines. Lorsque le talus a été ainsi formé, on couvre le tout d’une légère couche de paille, et on creuse les fossés sur une largeur de 15 pou. en jetant la terre qui en provient sur la paille, ce qui forme la couverture de terre BB, laquelle aura au moins 18 pouces d’épaisseur. Les fossés seront creusés à quelques pouces plus bas que le fond inférieur de la tranchée où sont les racines. Ainsi l’humidité, de quelque manière qu’elle arrive, ne peut séjourner longtemps dans le silo, parce que l’eau cherche toujours à descendre au point le plus bas qu’elle puisse atteindre.


On a soin de ''battre fortement à la pelle la terre'' rapportée contre le talus, afin que les premières pluies ne puissent l’entraîner. Pour prévenir cet inconvénient, lorsque la terre a trop peu de consistance, on plante de distance en distance des ramilles qui la retiennent. Ces ramilles sont encore d’un grand secours pour empêcher la neige d’être balayée par les vents. La neige empêche tellement les grands froids de pénétrer dans la terre, que souvent on a vu des racines qui en étaient abritées, lever et croître pendant les froids les plus rudes. Les silos anglais se construisent ordinairement près des cours et des habitations : le plus souvent on les fait à demeure, c’est-à-dire toujours à la même place. Ainsi, les frais d’établissement n’ont lieu qu’une fois.
On a soin de ''battre fortement à la pelle la terre'' rapportée contre le talus, afin que les premières pluies ne puissent l’entraîner. Pour prévenir cet inconvénient, lorsque la terre a trop peu de consistance, on plante de distance en distance des ramilles qui la retiennent. Ces ramilles sont encore d’un grand secours pour empêcher la neige d’être balayée par les vents. La neige empêche tellement les grands froids de pénétrer dans la terre, que souvent on a vu des racines qui en étaient abritées, lever et croître pendant les froids les plus rudes. Les silos anglais se construisent ordinairement près des cours et des habitations : le plus souvent on les fait à demeure, c’est-à-dire toujours à la même place. Ainsi, les frais d’établissement n’ont lieu qu’une fois.