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veritas æterna, c’est-à-dire qu’il est, en soi-même et par soi-même, placé au-dessus des dieux et du destin : tout le reste, au contraire, comme par exemple l’entendement, qui conçoit la pensée du principe de la raison, comme aussi l’univers entier, et également ce qui peut être la cause de cet univers, tel que les atomes, le mouvement, un créateur, etc., tout cela n’est ce qu’il est qu’en conformité et en vertu de ce principe. Hume fut le premier qui s’avisa de s’enquérir d’où dérivait l’autorité de cette loi de causalité, et de lui demander ses lettres de créance. On connaît le résultat auquel il arriva, à savoir que la causalité ne serait rien autre que la succession dans le temps des choses et des événements, perçue empiriquement et devenue familière pour nous : chacun sent aussitôt la fausseté de ce résultat, et le réfuter n’est pas bien difficile. Mais le mérite est dans la question même : elle fut le stimulant et le point de départ des recherches profondément méditées de Kant, et donna ainsi naissance à un idéalisme incomparablement plus profond et plus fondamental que celui connu jusqu’alors et qui était principalement celui de Berkeley, c’est-à-dire à l’idéalisme transcendantal, qui éveille en nous la conviction que le monde est aussi dépendant de nous dans l’ensemble que nous le sommes du monde dans le particulier. Car, en établissant que les principes transcendantaux sont tels que par leur intermédiaire nous pouvons décider quelque chose a priori, c’est-à-dire avant toute, expérience, sur les choses et sur leur possibilité, il prouva par là que ces choses, en elles-mêmes et indépendamment de notre connaissance, ne
''veritas æterna'', c’est-à-dire qu’il est, en soi-même et par soi-même, placé au-dessus des dieux et du destin : tout le reste, au contraire, comme par exemple l’entendement, qui conçoit la pensée du principe de la raison, comme aussi l’univers entier, et également ce qui peut être la cause de cet univers, tel que les atomes, le mouvement, un créateur, etc., tout cela n’est ce qu’il est qu’en conformité et en vertu de ce principe. ''Hume'' fut le premier qui s’avisa de s’enquérir d’où dérivait l’autorité de cette loi de causalité, et de lui demander ses lettres de créance. On connaît le résultat auquel il arriva, à savoir que la causalité ne serait rien autre que la ''succession dans le temps'' des choses et des événements, perçue empiriquement et devenue familière pour nous : chacun sent aussitôt la fausseté de ce résultat, et le réfuter n’est pas bien difficile. Mais le mérite est dans la question même : elle fut le stimulant et le point de départ des recherches profondément méditées de ''Kant'', et donna ainsi naissance à un idéalisme incomparablement plus profond et plus fondamental que celui connu jusqu’alors et qui était principalement celui de Berkeley, c’est-à-dire à l’idéalisme transcendantal, qui éveille en nous la conviction que le monde est aussi dépendant de nous dans l’ensemble que nous le sommes du monde dans le particulier. Car, en établissant que les principes transcendantaux sont tels que par leur intermédiaire nous pouvons décider quelque chose ''a priori'', c’est-à-dire avant toute, expérience, sur les choses et sur leur possibilité, il prouva par là que ces choses, en elles-mêmes et indépendamment de notre connaissance, ne