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de la cellule d’Anthophore, s’engage dans un couloir, et apparaît au dehors à la recherche de l’autre sexe.



J’ai dit comment, dans mes fouilles au sujet des Sitaris, j’avais trouvé deux cellules appartenant au Meloe cicatricosus. L’une contenait l’œuf de l’Anthophore, et sur cet œuf un pou jaune, larve primaire du Méloé. L’histoire de cet animalcule nous est connue. La seconde cellule est également pleine de miel. Sur le liquide gluant flotte une petite larve blanche, de 4 millimètres environ de longueur, et très différente des autres petites larves blanches appartenant au Sitaris. Les fluctuations rapides de son abdomen dénotent qu’elle s’abreuve avec avidité du nectar à odeur forte amassé par l’abeille. Cette larve est le jeune Méloé dans la seconde période de son développement.

Je n’ai pu conserver ces deux précieuses cellules, que j’avais largement ouvertes pour en étudier le contenu. À mon retour de Carpentras, par suite des mouvements de la voiture, leur miel s’est trouvé extravasé, et leurs habitants morts. Le 25 juin, une nouvelle visite aux nids des Anthophores m’a procuré deux larves pareilles à la précédente, mais beaucoup plus grosses. L’une d’elles est sur le point d’achever sa provision de nid, l’autre en a encore près de la moitié. La première est mise en sûreté avec mille précautions, la seconde est aussitôt plongée dans l’alcool.

Ces larves sont aveugles, molles, charnues, d’un blanc jaunâtre, couvertes d’un duvet fin visible seulement à la loupe, recourbées en hameçon comme le sont les larves des Lamellicornes, avec lesquelles elles