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tournée vers l’extrémité anale de la coque. Vainement on épie dans ces corps renversés quelques indices de mouvement ; vainement on place les coques dans toutes les positions imaginables, pour voir si l’animal se retournera ; et vainement encore on se demande où est l’espace libre qu’exigerait ce retournement. L’illusion est complète : je m’y suis laissé prendre, et pendant deux ans je me suis perdu en conjectures pour me rendre compte de ce défaut de correspondance entre la coque et son contenu, pour m’expliquer enfin un fait inexplicable lorsque l’instant propice est passé.

Sur les lieux mêmes, dans les cellules de l’Anthophore, cette apparente anomalie ne se montre jamais, parce que la seconde larve, sur le point de se transformer en pseudo-chrysalide, a toujours soin de se disposer la tête en haut, suivant l’axe de la cellule plus ou moins rapproché de la verticale. Mais lorsque les pseudo-chrysalides sont placées, sans ordre, dans une boîte, dans un flacon, toutes celles qui se trouvent dans une position renversée, renfermeront plus tard des larves ou des nymphes retournées.

Après quatre changements de forme aussi profonds que ceux que je viens de décrire, on peut raisonnablement s’attendre à trouver quelques modifications dans l’organisation interne. Rien n’est changé néanmoins : le système nerveux est le même dans la troisième larve que dans les états précédents ; les organes reproducteurs ne se montrent pas encore ; et il est superflu de parler de l’appareil digestif, qui se conserve invariable jusque dans l’insecte parfait.

La durée de la troisième larve n’est guère que de quatre à cinq semaines, c’est aussi à peu près la durée