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que le stimulant de la pointe d’une aiguille ne peut pas la provoquer, bien que les téguments aient conservé toute leur souplesse, et qu’aucun changement sensible ne soit survenu dans l’organisation. L’irritabilité, suspendue une année entière dans la pseudo-chrysalide, vient donc de se réveiller un instant pour retomber aussitôt dans la plus profonde torpeur. Cette torpeur ne doit se dissiper en partie qu’au moment du passage à l’état de nymphe, pour reparaître immédiatement après et se continuer jusqu’à l’arrivée à l’état parfait.

Aussi, en tenant dans une position renversée, au moyen de tubes de verre, des larves de la troisième forme, ou bien des nymphes incluses dans leurs coques, on ne les voit jamais reprendre une position droite, quelle que soit la durée de l’expérimentation. L’insecte parfait lui-même, renfermé quelque temps dans la coque, ne peut la reprendre, faute d’une souplesse convenable. Cette absence totale de mouvement dans la troisième larve, âgée de quelques jours, ainsi que dans la nymphe, jointe au peu d’espace libre qui reste dans la coque, amène forcément, si l’on n’a pas assisté aux premiers moments de la troisième larve, la conviction qu’il est de toute impossibilité à l’animal de se retourner bout à bout.

Et maintenant voyez quelles étranges conséquences peut amener ce défaut d’observation faite à l’instant voulu. On recueille des pseudo-chrysalides, qui sont entassées dans un flacon dans toutes les positions possibles. La saison favorable arrive ; et avec un étonnement bien légitime, on constate que, dans un grand nombre de coques, la larve ou la nymphe incluse est dans une orientation inverse, c’est-à-dire qu’elle a la tête