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entendu dire de la preuve ontologique ; mais, comme si, perçant du regard la nuit des sombres temps futurs, il avait entrevu cette finasserie scolastique et avait voulu lui barrer le chemin, il démontre soigneusement, au chapitre VII du second livre des Analytiques postérieures, que la définition d’une chose et la preuve de son existence sont deux points différents et éternellement séparés, vu que par la première nous apprenons ce que la chose signifie et par la seconde nous apprenons qu’elle existe : pareil à un oracle de l’avenir, il prononce la sentence suivante : « l’être n’est jamais la substance de quoi que ce soit, puisqu’il n’est pas un genre » Cela signifie : l’existence ne peut jamais faire partie de l’essence ; l’ « être » ne peut jamais appartenir à la substance de l’objet.
entendu dire de la preuve ontologique ; mais, comme si, perçant du regard la nuit des sombres temps futurs, il avait entrevu cette finasserie scolastique et avait voulu lui barrer le chemin, il démontre soigneusement, au chapitre VII du second livre des ''Analytiques postérieures'', que la définition d’une chose et la preuve de son existence sont deux points différents et éternellement séparés, vu que par la première nous apprenons ce que la chose signifie et par la seconde nous apprenons qu’elle existe : pareil à un oracle de l’avenir, il prononce la sentence suivante : « ''Esse autem nullius rei essentia est, quandoquidem ens non est genus.'' »<ref> « l’être n’est jamais la substance de quoi que ce soit, puisqu’il n’est pas un genre »</ref> Cela signifie : l’existence ne peut jamais faire partie de l’essence ; l’« être » ne peut jamais appartenir à la substance de l’objet.


On peut voir combien, au contraire, M. de Schelling révère la preuve ontologique, dans une longue note à la page 152 (édition allemande) du premier volume de ses Écrits philosophiques de 1809. On peut surtout y voir quelque chose de plus instructif encore, à savoir comment il suffit d’être un hâbleur effronté et fanfaron pour pouvoir jeter de la poudre aux yeux des Allemands. Mais qu’un aussi pitoyable sire que Hegel, qui n’est à vrai dire qu’un philosophastre et dont la doctrine est simplement une amplification monstrueuse de la démonstration ontologique, ait voulu défendre celle-ci contre la critique de Kant, voilà une alliance dont la démonstration ontologique elle-même rougirait, si peu capable qu’elle soit de rougir. Il ne faut pas attendre de moi que je parle avec
On peut voir combien, au contraire, M. de Schelling révère la preuve ontologique, dans une longue note à la page 152 (édition allemande) du premier volume de ses ''Écrits philosophiques'' de 1809. On peut surtout y voir quelque chose de plus instructif encore, à savoir comment il suffit d’être un hâbleur effronté et fanfaron pour pouvoir jeter de la poudre aux yeux des Allemands. Mais qu’un aussi pitoyable sire que Hegel, qui n’est à vrai dire qu’un philosophastre et dont la doctrine est simplement une amplification monstrueuse de la démonstration ontologique, ait voulu défendre celle-ci contre la critique de Kant, voilà une alliance dont la démonstration ontologique elle-même rougirait, si peu capable qu’elle soit de rougir. Il ne faut pas attendre de moi que je parle avec