« Page:Fabre - Souvenirs entomologiques, deuxième série, 1894.pdf/319 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 11 janvier 2021 à 12:49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est vrai, la plus féconde de toutes, le Meloe proscarabœus, d’après les supputations de Newport, produit le nombre étonnant de 4,218 œufs ; c’est le double des œufs pondus par un Sitaris. Et que serait-ce en tenant compte de deux ou trois pontes qui doivent suivre cette première ! Les Sitaris, confiant leurs œufs aux galeries mêmes ou doivent nécessairement passer les Anthophores, épargnent à leurs larves une foule de dangers qu’auront à courir les larves de Méloé, qui, nées loin des demeures des abeilles, sont obligées d’aller elles-mêmes au-devant des hyménoptères nourriciers. Aussi les Méloés, dépourvus de l’instinct des Sitaris, sont-ils doués d’une fécondité incomparablement plus grande. La richesse de leurs ovaires supplée à l’insuffisance de l’instinct, en proportionnant le nombre de germes à l’étendue des chances de destruction. Quelle est donc l’harmonie transcendante qui balance ainsi la fécondité des ovaires et les perfection de l’instinct !

L’éclosion des œufs a lieu en fin mai ou en juin, un mois environ après la ponte. C’est aussi dans ce laps de temps qu’éclosent les œufs des Sitaris. Mais plus favorisées, les larves de Méloé peuvent se mettre immédiatement en recherche des hyménoptères qui doivent les nourrir ; tandis que celles des Sitaris, écloses en septembre, doivent, jusqu’au mois de mai de l’année suivante, attendre immobiles et dans une abstinence complète, l’issue des Anthophores dont elles gardent l’entrée des cellules. Je ne décrirai pas la jeune larve de Méloé, suffisamment connue, en particulier par la description et la figure qu’en a données Newport ; pour l’intelligence de ce qui va suivre, je me bornerai à dire que