« Peau d’Âne et Don Quichotte/XVIII » : différence entre les versions

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devenir un homme. La première fois qu’il retourna avec sa petite amie chez Folette, il fut un peu déconcerté de voir que celle-ci ne manifestait pas une joie sans mesure. Évidemment, elle avait été contente de retrouver la cassette, mais son bonheur ne tenait nullement du délire. C’était la joie très pâle de celles qui dans la vie ont souffert à l’excès. Elle ne posait même pas de questions.
 
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Pierre n’osa dire « non ». D’autres questions, d’ailleurs, se pressaient sur ses lèvres.
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— Madame, demanda encore l’infatigable interrogateur, il y a aussi quelque chose de curieux chez vous. J’ose le dire pendant qu’il n’est pas là. Pourquoi avez-vous un oiseau bleu ?
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« Je m’ennuie un peu », songea Violette.
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Bientôt ils prirent congé de la charmante vieille. Vieille, oh ! oui, elle l’était cette fois ! Presque immobile sur son fauteuil d’osier, on devinait que son corps exsangue retenait à peine le dernier souffle qui vacille.
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— Mais, monsieur…
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— Oh ! madame, coupa {{M.|des Aubiers}}, j’apprécie certainement la pensée qui a dicté votre geste, mais il m’est impossible d’accepter. Je ne crois même pas que les convenances me permettent de revenir ici.
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Un soir, ils étaient dehors à lire ensemble dans le livre de la nature. Sur la ligne bleue de l’horizon se détachait la silhouette des moissonneurs, dont les contours se poudraient d’or fin sous les derniers rayons du soleil qui baissait.
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Les chevaux s’avançaient en cadence à pas menus… On entendait dans l’air cristallin la rumeur métallique et puissante des grandes faucheuses de blé dont les lames scintillaient comme des rasoirs. Sous leurs à-coups meurtriers tombaient les jaunes javelles, comme si les moissonneurs et leurs machines enlevaient à chaque pas l’opulente chevelure blonde de la terre dans un bruissement de hannetons gigantesques.
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C’était comme les grains d’un chapelet détaché dont Pierre et Violette ne cherchèrent point à rassembler les perles éparses.
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Ce qu’ils avaient vu, ce qu’ils avaient entendu leur suffisait. Tandis que leurs parents, surpris dans un tendre et innocent aveu, se relevaient en hâte, les petits s’enfuirent à toutes jambes dans la campagne.
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« Mais oui, Folette sait tout ou devine tout, je vous l’avais dit un jour…
 
« Voyez-vous, mes chers petits, vos parents sont seuls, infiniment seuls… Qui donc n’est pas seul dans la vie et ne cherche pas à sortir de sa solitude intérieure ? Oh ! ils vous aiment tendrement, mais vous n’avez pas encore l’âge voulu pour les aider et les soutenir sur la route de la vie. Ils sont encore assez jeunes pour avoir droit à un peu de bonheur. Ce bonheur, vous pouvez le leur donner en aidant à leur mariage… Oui ! oui ! Pour le moment, cela vous peine, en attendant que ce soit votre joie, je le sais. Mais je
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vous attendais un jour ou l’autre, mes petits, pour vous apprendre la loi suprême de la vie de ce monde.
 
« Le vrai bonheur, c’est celui qu’on crée par l’amour infini pour les autres, c’est le reflet du bonheur de ceux qu’on aime et qu’on regarde comme dans un miroir. Si vous voulez être vraiment heureux, mes chers, mes très chers petits, oubliez-vous un peu vous-mêmes et appelez à votre secours la reine des fées, celle dont volontairement je ne vous ai pas encore parlé : la fée des sacrifices. Allons, petits, du courage ; réfléchissez à ce que je vous ai dit et donnez-moi le bonsoir, car…