« Page:Leblanc et Maricourt - Peau d’Âne et Don Quichotte, paru dans Le Gaulois, 1927.djvu/80 » : différence entre les versions

Phe-bot (discussion | contributions)
Toto256: split
 
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<nowiki />
<nowiki />


Décidément, Pierre découvrait qu’à la campagne, le roman de la vie quotidienne est presque aussi invraisemblable que les contes… Tout cela l’agitait fort. Mais, comprenant enfin que Blandot un assassin peut-être ? serait sans pitié, il prit son parti. L’occasion le venait servir à souhait d’être cette fois sur le terrain des réalités.
Décidément, Pierre découvrait qu’à la campagne, le roman de la vie quotidienne est presque aussi invraisemblable que les contes… Tout cela l’agitait fort. Mais, comprenant enfin que Blandot un assassin peut-être ? serait sans pitié, il prit son parti. L’occasion le venait servir à souhait d’être cette fois sur le terrain des réalités.


Un peu solennel, il dit :
Un peu solennel, il dit :


— Violette, j’y laisserai peut-être ma vie, mais ces affreux hommes n’emporteront pas…
— Violette, j’y laisserai peut-être ma vie, mais ces affreux hommes n’emporteront pas…
Ligne 9 : Ligne 9 :
— Ne saisiront pas…
— Ne saisiront pas…


— Ne saisiront pas, c’est la même chose, ne saisiront pas le donjon ! C’est la lutte à mort. Je l’accepte…
— Ne saisiront pas, c’est la même chose, ne saisiront pas le donjon ! C’est la lutte à mort. Je l’accepte…


— Oh ! Pierre, tu ferais ça ?
— Oh ! Pierre, tu ferais ça ?


— Je ferai ça. Et d’abord je ne veux pas qu’ils reviennent.
— Je ferai ça. Et d’abord je ne veux pas qu’ils reviennent.


— Tu ne veux pas qu’ils reviennent ? Mais tiens, mon pauvre Pierre, les voilà déjà !
— Tu ne veux pas qu’ils reviennent ? Mais tiens, mon pauvre Pierre, les voilà déjà !


C’était vrai. Le « gros roux » et le « petit noir » arrivaient de nouveau. Sans doute avaient-ils été chercher quelque papier. On les voyait, on les entendait marcher dans l’avenue qui conduisait à la cour d’enceinte du château.
Hélas ! c’était vrai. Le « gros roux » et le « petit noir » arrivaient de nouveau. Sans doute avaient-ils été chercher quelque papier. On les voyait, on les entendait marcher dans l’avenue qui conduisait à la cour d’enceinte du château.


— Bonne affaire ! Bonne affaire ! criait sans vergogne l’affreux Blandot, la casquette de soie sur l’oreille, arrogant, frottant toujours l’un contre l’autre les battoirs de lavandière que la nature généreuse lui avait offerts en guise de mains.
— Bonne affaire ! Bonne affaire ! criait sans vergogne l’affreux Blandot, la casquette de soie sur l’oreille, arrogant, frottant toujours l’un contre l’autre les battoirs de lavandière que la nature généreuse lui avait offerts en guise de mains.


Il était là… à deux pas !… Dans son ombre se glissait la silhouette furtive du vilain Palenfroy…
Il était là… à deux pas !… Dans son ombre se glissait la silhouette furtive du vilain Palenfroy…


En cas d’attaque brusquée, il faut le coup d’œil du chef, la promptitude du grand guerrier.
En cas d’attaque brusquée, il faut le coup d’œil du chef, la promptitude du grand guerrier.
Ligne 31 : Ligne 31 :
Sa voix frémissait de colère contenue.
Sa voix frémissait de colère contenue.


— Holà ! holà ! la porte ! criait Blandot avec violence.
— Holà ! holà ! la porte ! criait Blandot avec violence.


— La porte, holà ! holà ! répétait d’une voix de crécelle le maigre Palenfroy.
— La porte, holà ! holà ! répétait d’une voix de crécelle le maigre Palenfroy.


Ce fut vraiment l’assaut d’un château-fort. Les hommes cognaient. La porte remuait, comme agitée de mouvements convulsifs.
Ce fut vraiment l’assaut d’un château-fort. Les hommes cognaient. La porte remuait, comme agitée de mouvements convulsifs.
Ligne 39 : Ligne 39 :
— Tiens, voici ton arc et tes flèches, murmura tout bas Violette, qui avait, d’un bond, couru jusqu’au château.
— Tiens, voici ton arc et tes flèches, murmura tout bas Violette, qui avait, d’un bond, couru jusqu’au château.


Pierre y avait laissé les armes, inoffensives jusqu’ici, dont il se servait vainement contre les pierrots et les merles. Mais comment tirer ? La porte est en bois plein… Les hommes sont derrière… Mais non ! sous la poussée formidable d’une épaule robuste, elle cède. C’est Blandot qui a franchi la première enceinte.
Pierre y avait laissé les armes, inoffensives jusqu’ici, dont il se servait vainement contre les pierrots et les merles. Mais comment tirer ? La porte est en bois plein… Les hommes sont derrière… Mais non, hélas ! sous la poussée formidable d’une épaule robuste, elle cède. C’est Blandot qui a franchi la première