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est huissier, reprit Violette, les dents serrées. |
lenfroy est huissier, reprit Violette, les dents serrées. |
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Maussade, elle tourna les talons, et elle rejoignit le groupe pour écouter la conversation. |
Maussade, elle tourna les talons, et elle rejoignit le groupe pour écouter la conversation. |
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Usurier |
Usurier ? Huissier ? Pierre ne connaissait pas du tout ces termes-là, mais ils ne lui disaient rien qui vaille. |
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Que pouvaient donc faire ces hommes |
Que pouvaient donc faire ces hommes ? Pourquoi prenaient-ils des notes sur des carnets, jetaient-ils des regards curieux et indiscrets sur les bâtiments, aunaient-ils d’un œil rapace jusqu’aux meules de foin qui sentaient bon, là, devant la grange ? |
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Décidément Pierre n’y comprenait rien |
Décidément Pierre n’y comprenait rien. Maintenant les deux intrus s’étaient arrêtés devant le donjon. Ils le regardaient, se penchaient en arrière pour regarder son toit hautain de vieux seigneur féodal. |
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Puis ils s’engouffrèrent dedans comme deux furets |
Puis ils s’engouffrèrent dedans comme deux furets — un gros et un petit — qui vont au terrier ; ils en ressortirent et ils se dirigèrent sur {{M.|des Aubiers}} qui fumait sa pipe en affectant l’indifférence. |
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{{M.|Blandot}} frottait avec satisfaction l’une contre l’autre ses pattes roussies comme pour en faire jaillir des étincelles. {{M.|Palenfroy}} agitait ses doigts crochus d’araignée comme pour attraper des mouches invisibles. |
{{M.|Blandot}} frottait avec satisfaction l’une contre l’autre ses pattes roussies comme pour en faire jaillir des étincelles. {{M.|Palenfroy}} agitait ses doigts crochus d’araignée comme pour attraper des mouches invisibles. |
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{{M.|des Aubiers}} cachait ses mains dans les poches de sa culotte de chasse. |
{{M.|des Aubiers}} cachait ses mains dans les poches de sa culotte de chasse. |
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Assez longtemps, ils discoururent tous trois. Pierre n’entendait pas leurs paroles, mais il vit M. |
Assez longtemps, ils discoururent tous trois. Pierre n’entendait pas leurs paroles, mais il vit {{M.|des Aubiers}} qui, d’un signe de tête impatienté, semblait acquiescer aux propos des deux visiteurs. |
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Violette revenait à lui. Oh |
D’ailleurs, Violette revenait à lui. Oh ! cette fois, la pauvre fille ne dissimulait plus son chagrin sous une attitude de commande ! De gros sanglots secouaient sa poitrine. Elle étouffait sous le poids d’un souci trop lourd pour le porter seule et, instinctivement, trouvant un protecteur, elle tomba dans les bras de Pierre. |
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— Pierrot |
— Pierrot ! mon Pierrot ! c’est affreux, je ne peux pas y croire. C’est fait ! |
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— Mais qu’est-ce qui est fait, mon Dieu |
— Mais qu’est-ce qui est fait, mon Dieu ! |
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— Pierre, il faut que je te conte tout. J’avais pas osé te dire. C’est trop compliqué… |
— Pierre, il faut que je te conte tout. J’avais pas osé te dire. C’est trop compliqué… |
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Violette parlait d’une voix haletante… Peu à peu, cependant, elle reprit un peu de son calme pour faire à Pierre ce douloureux récit |
Violette parlait d’une voix haletante… Peu à peu, cependant, elle reprit un peu de son calme pour faire à Pierre ce douloureux récit : |
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— Pierrot, nous sommes presque ruinés. L’autre jour, je t’ai dit que papa était parti pour affaires, mais je ne savais pas tout. À son retour, je l’ai entendu qui causait avec son notaire |
— Pierrot, nous sommes presque ruinés. L’autre jour, je t’ai dit que papa était parti pour affaires, mais je ne savais pas tout. À son retour, je l’ai entendu qui causait avec son notaire ; et puis Maria m’en a conté de toutes les couleurs. Enfin, voilà ce que je crois bien avoir compris : Papa était parti à la suite de la mort d’un grand-oncle que je n’ai pas connu. |
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— C’est vrai, tu ne m’en as jamais parlé. |
— C’est vrai, tu ne m’en as jamais parlé. |
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— Non, il habitait loin. C’était un vieux garçon qu’on surnommait l’oncle |
— Non, il habitait loin. C’était un vieux garçon qu’on surnommait l’oncle Croque-Tout, parce qu’il avait lustufré sa fortune. |
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— Lustu… |
— Lustu… ? |
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— Lustufré |
— Lustufré ! c’est un mot de chez nous. Ça veut dire mangé. Enfin, il est mort, et il a laissé des dettes que papa a voulu payer. |