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{{tiret2|possėdent-elles}} les caractères des axiomes ? Un axiome doit pouvoir s’énoncer
GARRAU. — MORALISTES ANGLAIS CONTEMPORAINS 413
en termes clairs et précis : il doit être réellement évident par luimême ; il ne doit jamais être en contradiction avec une autre vérité ;

il doit enfin être accepté par l’accord unanime de toutes les personnes compétentes. Ces caractères, on les chercherait vainement dans
elles les caractères des axiomes? Un axiome doit pouvoir s'énoncer
en termes clairs et précis : il doit être réellement évident par lui-
même; il ne doit jamais être en contradiction avec une autre vérité;
il doit enfin être accepté par l'accord unanime de toutes les person-
nes compétentes. Ces caractères, on les chercherait vainement dans
les axiomes moraux du sens commun. Les maximes de la sagesse ne
les axiomes moraux du sens commun. Les maximes de la sagesse ne
sont évidentes que parce qu'elles sont tautologiques : » elles se
sont évidentes que parce qu’elles sont tautologiques : » elles se
ramènent en effet à cette formule : il est bien d'agir selon la raison.
ramènent en effet à cette formule : il est bien d’agir selon la raison.
Mais bien agir et agir selon la raison sont deux expressions qui signi-
Mais bien agir et agir selon la raison sont deux expressions qui signifient la même chose, et il reste toujours à savoir quelle est précisément la fin que la raison propose à la conduite.
fient la même chose, et il reste toujours à savoir quelle est précisé-
ment la fin que la raison- propose à la conduite.


« Il est impossible de dégager quelques axiomes évidents, absolus,
« Il est impossible de dégager quelques axiomes évidents, absolus,
universellement admis, pour déterminer les devoirs relatifs aux affec-
universellement admis, pour déterminer les devoirs relatifs aux affections.
tions.


« Quant au groupe des principes que l'on peut extraire de la notion
« Quant au groupe des principes que l’on peut extraire de la notion
générale de justice, nous sommes impuissants à les définir, chacun
générale de justice, nous sommes impuissants à les définir, chacun
pris à part, d'une manière satisfaisante, encore moins à les concilier
pris à part, d’une manière satisfaisante, encore moins à les concilier
entre eux.
entre eux.


« Le devoir même de bonne foi, si nous venons à considérer les
« Le devoir même de bonne foi, si nous venons à considérer les
nombreuses restrictions qu'il comporte de l'aveu plus ou moins
nombreuses restrictions qu’il comporte de l’aveu plus ou moins
explicite du sens commun, paraît être plutôt une règle secondaire
explicite du sens commun, paraît être plutôt une règle secondaire
du principe de l'utilité qu'un principe premier et indépendant. Il en
du principe de l’utilité qu’un principe premier et indépendant. Il en
est ainsi, et plus manifestement encore, du devoir de véracité.
est ainsi, et plus manifestement encore, du devoir de véracité.


« De même enfin pour toutes les autres vertus... Les maximes
« De même enfin pour toutes les autres vertus… Les maximes
morales communément reçues sont suffisantes pour guider dans la
morales communément reçues sont suffisantes pour guider dans la
pratique, mais ne peuvent être élevées au rang d'axiomes scienti-
pratique, mais ne peuvent être élevées au rang d’axiomes scientifiques. »
fiques. »


Nous pensons, avec M. Sidgwick, que les maximes morales du sens
Nous pensons, avec {{M.|Sidgwick}}, que les maximes morales du sens
commun ne peuvent être considérées comme des axiomes, mais
commun ne peuvent être considérées comme des axiomes, mais
il ne nous paraît pas qu'on ait le droit d'en tirer une objection
il ne nous paraît pas qu’on ait le droit d’en tirer une objection
sérieuse contre l'intuitionisme. Ceux qui acceptent cette doctrine
sérieuse contre l’intuitionisme. Ceux qui acceptent cette doctrine
n'ont jamais prétendu que toutes les règles de conduite fussent
n’ont jamais prétendu que toutes les règles de conduite fussent
évidentes par elles-mêmes et qu'entre elles ne se manifestât jamais
évidentes par elles-mêmes et qu’entre elles ne se manifestât jamais
le moindre conflit. Nous l'avons dit déjà : il n'y a qu'un fort petit
le moindre conflit. Nous l’avons dit déjà : il n’y a qu’un fort petit
nombre de principes très-généraux qui aient vraiment le carac-
nombre de principes très-généraux qui aient vraiment le caractère d’évidence immédiate. Les autres sont de simples déductions
tirées de ces principes ; ils sont subordonnés entre eux, selon une
tère d'évidence immédiate. Les autres sont de simples déductions
certaine hiérarchie de généralité, et peuvent se limiter réciproquement. Les devoirs envers la famille, par exemple, doivent être subordonnés aux devoirs envers la patrie ; ils sont limités par les devoirs
tirées de ces principes; ils sont subordonnés entre eux, selon une
certaine hiérarchie de généralité, et peuvent se limiter réciproque-
ment. Les devoirs envers la famille, par exemple, doivent être subor-
donnés aux devoirs envers la patrie; ils sont limités par les devoirs
envers soi-même, que dans certains cas ils circonscrivent à leur
envers soi-même, que dans certains cas ils circonscrivent à leur
tour. Absolue en elle-même, telle obligation particulière peut être
tour. Absolue en elle-même, telle obligation particulière peut être

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