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SHAKESPEARE : ANTOINE ET CLÉOPATRE 4I3 |
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Tous. — Quel triste spectacle ! |
{{sc|Tous}}. — Quel triste spectacle ! |
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Antoine. — Je meurs, Egypte ! Je meurs ! Un peu |
{{sc|Antoine}}. — Je meurs, Egypte ! Je meurs ! Un peu de vin je vous prie. Je veux te dire... |
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de vin je vous prie. Je veux te dire... |
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Cléopatre. — Non, laisse-moi parler. Je pousserai |
{{sc|Cléopatre}}. — Non, laisse-moi parler. Je pousserai mon imprécation jusqu'au ciel où de confusion trébuchera sur sa roue la Fortune. |
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mon imprécation jusqu'au ciel où de confusion trébu- |
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chera sur sa roue la Fortune. |
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Antoine. — Un mot seulement, reine adorée. |
{{sc|Antoine}}. — Un mot seulement, reine adorée. Cherche auprès de César l'honneur et la sécurité. |
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che auprès de César l'honneur et la sécurité. |
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Cléopatre. — Hélas ! en cherchant |
{{sc|Cléopatre}}. — Hélas ! en cherchant l'un, je perds l'autre. |
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l'autre. |
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Antoine. — Non, écoute-moi, mon amie. De tous |
{{sc|Antoine}}. — Non, écoute-moi, mon amie. De tous ceux qui entourent César ne te fie qu'à Proculéius. |
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ceux qui entourent César ne te fie qu'à Proculéius. |
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Cléopatre. — Je ne me fie qu'à ma résolution et qu'à |
{{sc|Cléopatre}}. — Je ne me fie qu'à ma résolution et qu'à mes mains. |
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mes mains. |
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{{sc|Antoine}}. — Oublie la décevante fin de l'histoire. Ramène complaisamment ta pensée sur l'heureux temps où, pour toute la terre, rien n'était de plus fort, de plus noble que moi. Je meurs sans honte, Romain vaincu par un Romain et ce n'est pas à un ennemi du sol, ni lâchement, qu'aujourd'hui, je rends mon épée. Mon souffle me quitte, je suis à bout. |
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Antoine. — Oublie la décevante fin de l'histoire. |
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Ramène complaisamment ta pensée sur l'heureux temps |
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où, pour toute la terre, rien n'était de plus fort, de plus |
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noble que moi. Je meurs sans honte, Romain vaincu |
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par un Romain et ce n'est pas à un ennemi du sol, ni |
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lâchement, qu'aujourd'hui, je rends mon épée. Mon |
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souffle me quitte, je suis à bout. |
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{{sc|Cléopatre}}. — O le plus grand des hommes, tu veux donc mourir ! N'as-tu donc plus souci de moi ? Faut-il que je m'attarde sans toi dans ce monde décoloré qui sans toi ne m'est rien plus qu'un cloaque. O mes filles, voyez ! La couronne de l'univers se dénoue. Seigneur ! la guirlande flétrit, la palme du combat se fane et l'étendard est abattu, A présent tous les enfants des hommes se valent ; ce qui superbement les dominait n'est plus. Tout se nivelle et s'égalise et la lune en visitant la terre ne saura plus où regarder. |
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Cléopatre, — O le plus grand des hommes, tu veux |
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donc mourir ! N'as-tu donc plus souci de moi ? Faut-il |
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que je m'attarde sans toi dans ce monde décoloré qui |
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sans toi ne m'est rien plus qu'un cloaque. O mes filles, |
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voyez ! La couronne de l'univers se dénoue. Seigneur ! |
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la guirlande flétrit, la palme du combat se fane et l'éten- |
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dard est abattu, A présent tous les enfants des hommes |
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se valent ; ce qui superbement les dominait n'est plus. |
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Tout se nivelle et s'égalise et la lune en visitant la terre |
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ne saura plus où regarder. (Cléopatre défaille.) |
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<div align="right">''(Cléopâtre défaille.)''</div> |
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