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de cette façon dépend moins de l’habileté dans l’exécution que de la sagacité dans !e choix du niomenl.Si la terre est humide, pâ- teuse, la herse bouleversera tout, et per- sonne n’ignore que le terrain remué lors(iu’il est trop humide, n’en est que plus disposé par la suite à former croûte en se dessé- chant. Si l’on herse, au contraire, lorsque la sécheresse a déjà durci la surface, l’instru- ment ne pénétrera que difficilement et par saccades ; la terre s’enlèvera par masse et déracinera les plantes. Le cultivateur placé dans cette circonstance ne devra pas renon- cer au bénéfice du hersage. En faisant aupa- ravant passer le rouleau ordinaire, ou mieux le rouleau squelette de M. de Dombasle, la terre est brisée en petits fragmens, la herse pénètre sans peine et ameublit le sol qui n’est plus susceptible de s’enlever par pla- ques. Mais, pour obtenir un plein succès, il faut choisir .e moment où la terre se réduit en poussière sous une faible pression et par le moindre choc, bien plutôt que par le dé- chiren)ent de sa surface. Il faut pour cela un œil vigilant, un tact particulier. L’instant opportun est facile à saisir dans les terres ar- gileuses, mais, dans les terres sablonneuses dites terres blanches^ il n’en est pas de même ; la couche supérieure est déjà souvent trop desséchée lorsque la partie inférieure est encore trop humide. Pour les sols de cette nature, il n’y a souvent qu’un seul jour fa- vorable au hersage, et ceux qui en cultivent de tels devront être aux aguets pour en pro- fiter.
224 AGRICULTURE : DES FAÇONS


Un des grands avantages du hersage des céréales, c’est la production des talles. Le tallement est une sorte de marcotage qui n’a lieu qu’autant que les plantes sont bu- tées avec une terre nouvelle. Tous les moyens qui peuvent rechausser les végétaux procu- rent ce résultat, mais aucun n’est plus éco- nomique ni plus expéditif que le hersage.
’le cette façon dépend moins de l’habileté
dans l’exécution que de la sagacité dans !e
choix du niomenl.Si la terre est humide, pâteuse,
la herse bouleversera tout, et personne
n’ignore que le terrain remué lors(iu’il
est trop humide, n’en est que plus disposé
par la suite à former croûte en se desséchant.
Si l’on herse, au contraire, lorsque la
sécheresse a déjà durci la surface, l’instrument
ne pénétrera que difficilement et par
saccades ; la terre s’enlèvera par masse et
déracinera les plantes. Le cultivateur placé
dans cette circonstance ne devra pas renoncer
au bénéfice du hersage. En faisant auparavant
passer le rouleau ordinaire, ou mieux
le rouleau squelette de M. de Dombasle, la
terre est brisée en petits fragmens, la herse
pénètre sans peine et ameublit le sol qui
n’est plus susceptible de s’enlever par plaques.
Mais, pour obtenir un plein succès, il
faut choisir .e moment où la terre se réduit
en poussière sous une faible pression et par
le moindre choc, bien plutôt que par le déchiren
)ent de sa surface. Il faut pour cela un
œil vigilant, un tact particulier. L’instant
opportun est facile à saisir dans les terres argileuses,
mais, dans les terres sablonneuses
dites terres blanches^ il n’en est pas de même ;
la couche supérieure est déjà souvent trop
desséchée lorsque la partie inférieure est
encore trop humide. Pour les sols de cette
nature, il n’y a souvent qu’un seul jour favorable
au hersage, et ceux qui en cultivent
de tels devront être aux aguets pour en profiter.


Un des grands avantages du hersage des
céréales, c’est la production des talles. Le
tallement est une sorte de marcotage qui
n’a lieu qu’autant que les plantes sont butées
avec une terre nouvelle. Tous les moyens
qui peuvent rechausser les végétaux procurent
ce résultat, mais aucun n’est plus économique
ni plus expéditif que le hersage.
§ II.— Hersage des plantes »arcIéos.
Si quelques cultivateurs ont appréhendé
que le hersage des céréales ne détruisit un
trop grand nombre de |)lantes, à plus forte
raison Iremblera-t-on à la seule idée de voir
une herse dans une pièce de betteraves, de
colza, de navets, etc. Comme cet instrument
marche un peu au hasard, on pourrait craindre
qu’en somme le résultat ne fût pernicieux.
Certainement, lorsque les plantes ont
acquis une grande dimension, il serait difficile
que la herse ne fonctionnât pas sans occasioner
de très-grands dégâts. Il n’en est
pas de même lorsqu’elles sont à leur première
enfance. Il est prudent de se servir
d’une herse dont les dents soient presque
perpendiculaires au sol. Quand l’instrument
a passé, le champ semble quelquefois ravagé :
aussi les Belges disent proverbialement que
« celui qui herse des navets ne doit pas
regarder derrière lui. » Cette culture ne s’applique
pas ex( !lusivement aux plantes semées
à la volée, elle agit d’une manière aussi efficace
et aussi avantageuse sur celles qu’on a
semées en lignes.


{{p|8:2:1:2}}{{T6|§ {{rom-maj|ii}}. — Hersage des plantes sarclées.}}
i3’ENTRETIEN DES TERRES. riv. i".
§ III. — Du hersage des prairies
Cette opération, si profitable aux prairies
en général, et aux prairies artificielles en
particulier, est encore inconnue de la plupart
des cultivateurs français. Pourtant la
proportion dans laquelle elle augmente le
produit dans certains cas est à peine croyable.
Elle a pour but, dans les prés naturels,
de rechausser le gazon, de l’ouvrir aux influences
de l’air, et par conséquent de le renouveler.
En Allemagne, on ne se contente
pas du hersage, on scarifie {voy. pour e ?,Scar’ifîcateurs,
ci-devant p. 203). Ce travail est utile
surtout pour enlever la mousse et donner
passage aux engrais qui pénètrent alors plus
facilement dans la terre, et ne courent point
le risque d’être entraînés par les eaux pluviales
loin des lieux qu’ils devaient féconder.
Le hersage produit sur les prairies artificielles
un résultat absolument semblable,
mais plus énergique ; de plus, ildétachedusol
les pierres qui s’y trouvaient enchâssées, et
qui se fussent opposées à l’action de la faux.
On les amasse ainsi avec la plus grande facilité
el une économie notable. En Angleterre,
on se sert pour cela d’un instrument spécial
inventé par M. Baldwin {fig. 325) ; quoique
FJg. 325.


Si quelques cultivateurs ont appréhendé que le hersage des céréales ne détruisit un trop grand nombre de |)lantes, à plus forte raison Iremblera-t-on à la seule idée de voir une herse dans une pièce de betteraves, de colza, de navets, etc. Comme cet instrument marche un peu au hasard, on pourrait crain- dre qu’en somme le résultat ne fût perni- cieux. Certainement, lorsque les plantes ont acquis une grande dimension, il serait diffi- cile que la herse ne fonctionnât pas sans oc- casioner de très-grands dégâts. Il n’en est pas de même lorsqu’elles sont à leur pre- mière enfance. Il est prudent de se servir d’une herse dont les dents soient presque perpendiculaires au sol. Quand l’instrument a passé, le champ semble quelquefois ravagé : aussi les Belges disent proverbialement que « celui qui herse des navets ne doit pas regarder derrière lui. » Cette culture ne s’ap- plique pas ex( !lusivement aux plantes semées à la volée, elle agit d’une manière aussi effi- cace et aussi avantageuse sur celles qu’on a semées en lignes.
destiné à la culture de la luzerne semée en
lignes, il pourrait fonctionner avec avantage
dans ton tes les prairies artificielles. On pourrait
croire que le déchirement des pieds de
sainfoin, de luzerne, etc., amènera la mort
des individus lésés ; il n’en est rien, la nature
cherche constamment à réparer ses pertes,
la sève aiflue avec abondance vers la
partie offtinsée, et la végétation se ranime.
Art. II. — Du binage.


{{p|8:2:1:3}}{{T6|§ {{rom-maj|iii}}. — Hersage des prairies.}}
Ce que nous avons dit de l’efficacité de la
pulvérisation du sol par le hersage s’applique
Cette opération, si profitable aux prairies en général, et aux prairies artificielles en particulier, est encore inconnue de la plu- part des cultivateurs français. Pourtant la proportion dans laquelle elle augmente le produit dans certains cas est à peine croya- ble. Elle a pour but, dans les prés naturels, de rechausser le gazon, de l’ouvrir aux in- fluences de l’air, et par conséquent de le re- nouveler. En Allemagne, on ne se contente pas du hersage, on scarifie {voy. pour e ?,Sca- r’ifîcateurs, ci-devant p. 203). Ce travail est uti- le surtout pour enlever la mousse et donner passage aux engrais qui pénètrent alors plus facilement dans la terre, et ne courent point le risque d’être entraînés par les eaux plu- viales loin des lieux qu’ils devaient féconder. Le hersage produit sur les prairies artifi- cielles un résultat absolument semblable, mais plus énergique ; de plus, ildétachedusol les pierres qui s’y trouvaient enchâssées, et qui se fussent opposées à l’action de la faux. On les amasse ainsi avec la plus grande faci- lité el une économie notable. En Angleterre, on se sert pour cela d’un instrument spécial inventé par M. Baldwin {fig. 325) ; quoique FJg. 325. destiné à la culture de la luzerne semée en lignes, il pourrait fonctionner avec avantage dans ton tes les prairies artificielles. On pour- rait croire que le déchirement des pieds de sainfoin, de luzerne, etc., amènera la mort des individus lésés ; il n’en est rien, la na- ture cherche constamment à réparer ses per- tes, la sève aiflue avec abondance vers la partie offtinsée, et la végétation se ranime.
avec bien plus de raison encore aux résultats

obtenus par le binage. Généralement on
{{p|8:2:2}}{{T5|'''{{sc|Art.}} {{rom-maj|ii}}.''' — ''Du binage.''}}
est disposé à tomber dans 2 graves erreurs

relativement à cette façon. La première
Ce que nous avons dit de l’efficacité de la pulvérisation du sol par le hersage s’appli- que avec bien plus de raison encore aux résul- tats obtenus par le binage. Généralement on est disposé à tomber dans 2 graves er- reurs relativement à cette façon. La première c’est de croire qu’il n’est indispensable que lorsque la terre est couverte de mauvaises herbes ; la seconde, d’être persuadé que les résultats sont nuisibles aux récoltes, qu’on met le Jeu dans la terre, si on en ouvre le sein par un temps sec. L’opinion de Tull, de CoBBETT et de quelques autres agronomes qui croient pouvoir attribuer toute la lèrtilité à l’aérai ion du sol, milite contre la dernière de ces opinions, et la plus simple observa- tion des phénomènes qui se passent sous nos
c’est de croire qu’il n’est indispensable que
lorsque la terre est couverte de mauvaises
herbes ; la seconde, d’être persuadé que les
résultats sont nuisibles aux récoltes, qu’on
met le Jeu dans la terre, si on en ouvre le
sein par un temps sec. L’opinion de Tull,
de CoBBETT et de quelques autres agronomes
qui croient pouvoir attribuer toute la lèrtilité
à l’aérai ion du sol, milite contre la dernière
de ces opinions, et la plus simple observation
des phénomènes qui se passent sous nos