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gement, d’affection qui, mieux que tous autres, font vaincre les peines et les difficultés de la vie ; que les fonds de l’association lui aident, pour la construction des modestes chapelle et presbytère, où elle trouvera l’instruction et les consolations qu’elle juge lui être indispensables. Autour de cette chapelle, viendront s’établir le médecin, le maître d’école, le juge de paix, le marchand, les forgeron, maçon et charpentier, qui lui aideront à bâtir et à défricher, car chacun de nos jeunes cultivateurs pratique lui-même un peu de tous ces métiers et bien d’autres encore. Il façonne et raccommode la chaussure de sa famille et les harnais de ses attelages. Il tisse la laine de son troupeau et le lin qu’il a semé, arraché, roui. Il n’est pas l’homme-machine, né pour le profit exclusif du manufacturier millionnaire qui l’emploie. Le triste sort de l’homme-machine, c’est la loi de son pays qui la lui fait, la loi qui donne les deux tiers du soi à moins d’une centième partie de l’aristocratie, de naissance et d’argent, dans la métropole. Il ne doit pas avoir d’idées, ça distrait. Il doit avoir dix doigts mécaniques qui feront bien la seule chose pour laquelle il semble avoir été créé et mis au monde, celle d’appointir des épingles, pendant toute la durée de sa maladive existence, depuis l’âge de six ans jusqu’à celui de sa décrépitude à trente ans, avec
gement, d’affection, qui mieux que tous autres font vaincre les peines et les difficultés de la vie ; que les fonds de l’association lui aident pour la construction des modestes chapelle et presbytère, où elle trouvera l’instruction et les consolations qu’elle juge lui être indispensables. Autour de cette chapelle viendront s’établir le médecin, le maître d’école, le juge de paix, le marchand, les forgeron, maçon et charpentier, qui lui aideront à bâtir et à défricher, car chacun de nos jeunes cultivateurs pratique un peu lui-même tous ces métiers et bien d’autres encore. Il façonne et raccommode la chaussure de sa famille et les harnais de ses attelages ; il tisse la laine de son troupeau et le lin qu’il a semé, arraché, roui. Il n’est pas l’homme-machine, né pour le profit exclusif du manufacturier millionnaire qui l’emploie. Le triste sort de l’homme-machine, c’est la loi de son pays qui le lui a fait, la loi qui donne les deux tiers du sol à moins d’une centième partie de l’aristocratie de naissance et d’argent dans la métropole. Il ne doit pas avoir d’idées, ça distrait ; il doit avoir dix doigts mécaniques, qui feront bien la seule chose pour laquelle il semble avoir été créé et mis au monde, celle d’appointir des épingles pendant toute la durée de sa maladive existence, depuis l’âge de six ans jusqu’à celui de sa décrépitude à trente ans, avec