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celui que je voulois n’étoit point destiné dans mon pré- mier étage. Je croyois que te rez.-de-chaussée, extrême- J2 ment négligé, pouvoit s’accommoder d’un cuir doré, et je le destinois dans ce petit salon àmanger, négligé comme tout le reste. Mais ne vous fâchez pas, Monsieur le Marquis. Mon Dieu, que vous êtes pétulant! quel emportement Calmez-vous, venez dîner dans ce salon, et vous ne verrez que des meubles qui vous seront agréables. Les galères reviennent et ne ramènent point le cardinal de Polignac8, dont je suis moult contristée. Tous nos malades se portent bien. Ces pauvres galères sont toutes éparpillées. Celle qui est parvenue jusques à CivitaVecchia reprendra les autres en passant, chacune dans le lieu où elles sont demeurées. Le Grand Prieur est à Toulon, et il est bruit qu’il ira passer la semaine sainte dévotement au Luc3. Les Vintimilles et les Jansons, Vellerons et autres guerroient pour la succession Vins*, et ne sont pas doux dans leurs allures. Savez-vous que le duc d’Uzès a gagné son procès contre l’évêque,? ?
celui que je voulois n’étoit point destiné dans mon pré- mier étage. Je croyois que te rez.-de-chaussée, extrêmement négligé, pouvoit s’accommoder d’un cuir doré, et je le destinois dans ce petit salon à manger, négligé comme tout le reste. Mais ne vous fâchez pas, Monsieur le Marquis. Mon Dieu, que vous êtes pétulant ! quel emportement ! Calmez-vous, venez dîner dans ce salon, et vous ne verrez que des meubles qui vous seront agréables.


Les galères reviennent et ne ramènent point le cardinal de Polignac2, dont je suis moult contristée. Tous nos malades se portent bien. Ces pauvres galères sont toutes éparpillées. Celle qui est parvenue jusques à Civita-Vecchia reprendra les autres en passant, chacune dans le lieu où elles sont demeurées. Le Grand Prieur est à Toulon, et il est bruit qu’il ira passer la semaine sainte dévotement au Luc3. Les Vintimilles et les Jansons, Vellerons et autres guerroient pour la succession Vins4, et ne sont pas doux dans leurs allures. Savez-vous que le duc d’Uzès a gagné son procès contre l’évêque5? ?
Les spéculatifs de l’armement d’Espar prétendent 2. Le cardinal de Polignac (voyez %r VU, p. 348, note 5) était depuis 1724 chargé des affaire.» .l’rance à Rome il n’en revint définitivement, d’après Mo’ qu’au mois de juillet lyâS. 3. Le Luc, aujourd’hui ch^^a de canton de l’arrondissement de Draguignan (Var). Le çp" -du Luc, chevalier des ordres du Roi, y avait un château, p~" ..utin Carlos avait séjourné trois jours. 4. Voyez ci-do lus, p. ro8, note 6.


Les spéculatifs de l’armement d’Espar prétendent 2. Le cardinal de Polignac (voyez tome VII p. 348, note 5) était depuis 1724 chargé des affaires de France à Rome : il n’en revint définitivement, d’après Mo… qu’au mois de juillet 1733. 3. Le Luc, aujourd’hui chef-lieu de canton de l’arrondissement de Draguignan (Var). Le xxx -du Luc, chevalier des ordres du Roi, y avait un château, Carlos avait séjourné trois jours. 4. Voyez ci-dessus, p. 108, note 6.
5. Parsiilt; d’un échange fait avec le Roi en 1721, le duc d’Uzès était devenu seigneur de toute la ville d’Uzès, à la réserve d’une portion qui appartenait à l’évêque, et par arrêt du parlement de Paris obtenu l’année précédente (1720), il avait faitquitterà l’évêque le titre de comte et l’avaitréduit à celui de coseigneur d’Uzès. Le chapitre, qui s’intitulait aussi seigneur d’une partie de la ville, avait été sécularisé en 1726. Il y avait donc entre le duc et l’évêque ample matière à procès. Sur le duc, voyez tome X, p. 34o. note 8 l’évêque, d’avril 1729 à septembre 1736, fut François de Lastic de Saint-Jal.

5. Par suite d’un échange fait avec le Roi en 1721, le duc d’Uzès était devenu seigneur de toute la ville d’Uzès, à la réserve d’une portion qui appartenait à l’évêque, et par arrêt du parlement de Paris obtenu l’année précédente (1720), il avait fait quitter à l’évêque le titre de comte et l’avait réduit à celui de coseigneur d’Uzès. Le chapitre, qui s’intitulait aussi seigneur d’une partie de la ville, avait été sécularisé en 1726. Il y avait donc entre le duc et l’évêque ample matière à procès. Sur le duc, voyez tome X, p. 34O, note 8 ; l’évêque, d’avril 1729 à septembre 1736, fut François de Lastic de Saint-Jal.