« Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I.djvu/87 » : différence entre les versions

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après des plâtrages répétés, le produit du
après des plâtrages répétés, le produit du pré descendrait plus bas qn’auparavant.
pré descendrait plus bas qn’auparavant.


On accroît, par le plâtrage, ''la qualité distinctive des légumineuses'' : les feuilles, qui sont leurs organes absorbans dans l’atmosphère, prennent plus de vigueur, sont doublées, triplées peut-être en surface, et par conséquent en puissance, tandis que les racines n’ont pris qu’un tiers d’accroissement, et par conséquent, pourrait-on dire, n’empruntent qu’un tiers de plus au sol. C’est ce vide néanmoins qu’il faut remplir dans les sols médiocres où il devient sensible.
On accroît, par le plâtrage, ''la qualité distinctive
des légumineuses'' : les feuilles, qui sont
leurs organes absorbans dans l’atmosphère,
prennent plus de vigueur, sont doublées,
triplées peut-être en surface, et par conséquent
en puissance, tandis que les racines
n’ont pris qu’un tiers d’accroissement, et
par conséquent, pourrait-on dire, n’empruntent
qu’un tiers de plus au sol. C’est ce vide
néanmoins qu’il faut remplir dans les sols
médiocres où il devient sensible.


Le plâtrage est donc une excellente méthode, mais dont il faut user avec réserve et circonspection ; par cette raison, dans des pays on a réduit les doses du plâtrage, dans d’autres on l’a divisé avec succès en deux saisons, moitié après la récolte de la céréale qui couvre le fourrage, et l’autre moitié au printemps suivant.
Le plâtrage est donc une excellente méthode,
mais dont il faut user avec réserve
et circonspection ; par cette raison, dans des
pays on a réduit les doses du plâtrage, dans
d’autres on l’a divisé avec succès en deux
saisons, moitié après la récolte de la céréale
qui couvre le fourrage, et l’autre moitié au
printemps suivant.


{{p|3:3:2}}{{T5|'''{{sc|Article}} {{rom-maj|ii}}.''' — ''Des diverses sortes de cendres''.}}
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{{p|3:3:2:1}}{{T6|§ {{rom-maj|i}}{{er}}. — Des cendres de bois.}}
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Ces cendres, qu’on néglige encore dans
Ces cendres, qu’on néglige encore dans beaucoup de lieux, se vendent fort cher dans un grand nombre de localités, après qu’elles ont été lessivées, sous le nom de ''charrée''.
beaucoup de lieux, se vendent fort cher dans
un grand nombre de localités, après qu’elles
ont été lessivées, sous le nom de ''charrée''.


Les ''effets des cendres sur la végétation et sur le sol'' sont très-remarquables ; elles ameublissent les sols argileux, et donnent de la consistance aux sols légers ; elles détruisent les mauvaises herbes ; elles conviennent plutôt aux sols humides qu’aux secs, mais il est nécessaire qu’ils soient bien égouttés ; la dose doit s’accroître avec l’humidité du sol.
Les ''effets des cendres sur la végétation et
sur le sol'' sont très-remarquables ; elles ameublissent
les sols argileux, et donnent de la
consistance aux sols légers ; elles détruisent
les mauvaises herbes ; elles conviennent plutôt
aux sols humides qu’aux secs, mais il est
nécessaire qu’ils soient bien égouttés ; la dose
doit s’accroître avec l’humidité du sol.


Elles demandent à être répandues sèches par un temps non pluvieux et sur un sol non mouillé ; elles favorisent la végétation de toutes les récoltes, des récoltes d’hiver et de printemps, des céréales et des légumineuses.
Elles demandent à être répandues sèches
par un temps non pluvieux et sur un sol non
mouillé ; elles favorisent la végétation de
toutes les récoltes, des récoltes d’hiver et de
printemps, des céréales et des légumineuses.


Elles ''donnent une couleur vert-foncé'' aux végétaux qu’elles font croître ; elles favorisent plus encore la production du grain que celle de la paille : le grain produit ressemble à celui des fonds chaulés ; il est peut-être encore plus fin et à écorce plus mince, et comme tel il a plus de prix sur les marchés. On emploie les cendres avec grand avantage sur les prés et les pâturages, et leurs effets sont surtout remarquables sur le blé noir, la navette et le chanvre. Leur effet, à petite dose, est peu durable ; au bout de deux ans il est peu sensible, et cependant, dans les terres qu’on a cendrées à plusieurs reprises, dix ans après qu’on a cessé, l’amélioration s’aperçoit encore.
Elles ''donnent une couleur vert-foncé'' aux
végétaux qu’elles font croître ; elles favorisent
plus encore la production du grain que
celle de la paille : le grain produit ressemble
à celui des fonds chaulés ; il est peut-être
encore plus fin et à écorce plus mince, et
comme tel il a plus de prix sur les marchés.
On emploie les cendres avec grand avantage
sur les prés et les pâturages, et leurs effets
sont surtout remarquables sur le blé noir, la
navette et le chanvre. Leur effet, à petite
dose, est peu durable ; au bout de deux ans
il est peu sensible, et cependant, dans les
terres qu’on a cendrées à plusieurs reprises,
dix ans après qu’on a cessé, l’amélioration
s’aperçoit encore.


''L’emploi des cendres'' est très-répandu sur le grand plateau de terrain argilo-siliceux qui appartient aux bassins du Rhône et de la Saône, et qui se prolonge depuis les portes de Lyon jusque dans les {{abréviation|départ.|départements}} de l’Ain, de Saône-et-Loire, du Jura et de la Haute-Saône.
''L’emploi des cendres'' est très-répandu sur
le grand plateau de terrain argilo-siliceux
qui appartient aux bassins du Rhône et de la
Saône, et qui se prolonge depuis les portes
de Lyon jusque dans les {{abréviation|départ.|départements}} de l’Ain, de Saône-et-Loire, du Jura et de la Haute-Saône.


''Lyon'', après avoir fourni des cendres lessivées à l’agriculture de ses environs, qui les emploie en grande abondance, les envoie par les rivières à une grande partie de leurs rives et des pays voisins, qui les paient de 1 fr. 50 c. à 3 fr. l’hectolitre. La dose ordinaire est moins forte que dans les environs de Lyon ; elle est cependant de 20 à 30 hectolitres par hectare. On les sème sur le sol avant le labour de semaille ; la terre et les cendres doivent être sèches, et on les laisse s’essorer 24 heures sur le sol si le temps est bien disposé ; on jette ensuite la semence, et on recouvre le tout d’un léger trait de charrue. On les emploie très-souvent aussi pour la semaille de blé noir sur jachère, au mois de juin ; elles en assurent le produit, ainsi que celui du froment ou du seigle qui succède. L’effet des cendres est peu sensible au bout de deux ans ; on les alterne alors avec du fumier, parce qu’elles sont encore plus profitables au sol si on ne les emploie que tous les quatre ans. Dans les environs de Lyon on les jette avec beaucoup d’avantage sur les prés sains, à la quantité de 50 hectolitres par hectare ; aussi leur effet se prolonge très-longtemps : leurs doses sur le sol labourable sont aussi assez fortes, et semblent plutôt en rapport avec leur prix peu élevé, qui, sur les lieux, est de 1 fr. à 1 fr. 50 c. l’hectolitre, qu’avec les besoins du sol.
''Lyon'', après avoir fourni des cendres lessivées
à l’agriculture de ses environs, qui les
emploie en grande abondance, les envoie par
les rivières à une grande partie de leurs rives
et des pays voisins, qui les paient de 1 fr. 50 c.
à 3 fr. l’hectolitre. La dose ordinaire est
moins forte que dans les environs de Lyon ;
elle est cependant de 20 à 30 hectolitres par
hectare. On les sème sur le sol avant le labour
de semaille ; la terre et les cendres doivent
être sèches, et on les laisse s’essorer
24 heures sur le sol si le temps est bien disposé ;
on jette ensuite la semence, et on recouvre
le tout d’un léger trait de charrue.
On les emploie très-souvent aussi pour la
semaille de blé noir sur jachère, au mois de
juin ; elles en assurent le produit, ainsi que
celui du froment ou du seigle qui succède.
L’effet des cendres est peu sensible au bout
de deux ans ; on les alterne alors avec du fumier,
parce qu’elles sont encore plus profitables
au sol si on ne les emploie que tous les
quatre ans. Dans les environs de Lyon on les
jette avec beaucoup d’avantage sur les prés
sains, à la quantité de 50 hectolitres par hectare ;
aussi leur effet se prolonge très-longtemps :
leurs doses sur le sol labourable sont
aussi assez fortes, et semblent plutôt en rapport
avec leur prix peu élevé, qui, sur les
lieux, est de 1 fr. à 1 fr. 50 c. l’hectolitre,
qu’avec les besoins du sol.


Dans ''la Sarthe'', elles sont très-chères et très-estimées ; on les emploie concurremment avec la chaux, à laquelle on les préfère beaucoup pour les terres légères ; leur dose est de 12 hectolitres par hectare, et leur effet est grand sur le blé noir et le froment qui lui succède.
Dans ''la Sarthe'', elles sont très-chères et
très-estimées ; on les emploie concurremment
avec la chaux, à laquelle on les préfère beaucoup
pour les terres légères ; leur dose est de
12 hectolitres par hectare, et leur effet est
grand sur le blé noir et le froment qui lui
succède.


Dans ''l’Indre'', on les emploie, surtout pour
Dans ''l’Indre'', on les emploie, surtout pour la navette, à la quantité de 20 hectolitres par hectare ; avec ce seul engrais, on recueille 20 à 30 hectolitres de navette.
la navette, à la quantité de 20 hectolitres par
hectare ; avec ce seul engrais, on recueille
20 à 30 hectolitres de navette.


''On emploie les cendres plus souvent seules et sans fumier'' ; cependant, dans les pays où l’on en connaît mieux le prix et l’usage, on est resté convaincu que, comme pour l’emploi de la marne et de la chaux, l’union du fumier avec les cendres double réciproquement leur action, et que ce mélange accroît beaucoup la fécondité naturelle du sol. Dans une commune des environs de Louhans (Saône-et-Loire), on emploie les cendres plus volontiers pour le froment ; ils joignent moitié de la dose ordinaire de fumier à 8 à 10 hectolitres de cendres par hectare, et cette demi-dose de l’une et de l’autre substance produit plus que leur dose entière séparée. Dans la commune de Saint-Etienne, près de Bourg, on joint aussi l’emploi du fumier à celui des cendres ; le fumier leur offre l’avantage de tenir un terrain froid et compacte un peu soulevé et plus accessible aux agens atmosphériques.
''On emploie les cendres plus souvent seules
et sans fumier'' ; cependant, dans les pays où
l’on en connaît mieux le prix et l’usage, on
est resté convaincu que, comme pour l’emploi
de la marne et de la chaux, l’union du
fumier avec les cendres double réciproquement
leur action, et que ce mélange accroît
beaucoup la fécondité naturelle du sol. Dans
une commune des environs de Louhans
(Saône-et-Loire), on emploie les cendres plus
volontiers pour le froment ; ils joignent moitié
de la dose ordinaire de fumier à 8 à 10
hectolitres de cendres par hectare, et cette
demi-dose de l’une et de l’autre substance
produit plus que leur dose entière séparée.
Dans la commune de Saint-Etienne, près de
Bourg, on joint aussi l’emploi du fumier à
celui des cendres ; le fumier leur offre l’avantage
de tenir un terrain froid et compacte
un peu soulevé et plus accessible aux agens
atmosphériques.


''Dans les sols humides'', la dose doit s’augmenter en raison de l’humidité du sol ; mais si les eaux y stagnent, leur effet est nul jusqu’à ce qu’on parvienne à l’égoutter complètement ; on conçoit alors que dans les années pluvieuses l’effet est peu sensible sur les sols humides.
''Dans les sols humides'', la dose doit s’augmenter
en raison de l’humidité du sol ; mais
si les eaux y stagnent, leur effet est nul jusqu’à
ce qu’on parvienne à l’égoutter complètement ;
on conçoit alors que dans les années
pluvieuses l’effet est peu sensible sur les sols
humides.


Les cendres, comme nous l’avons dit, ''s‘emploient dans toutes les saisons'', à l’exception de l’hiver : au printemps on les emploie de bonne heure sur les prés et pâturages, puis à la semaille des orges, des avoines, du mais ; dans le cours de l’été elles fécondent les navettes et les blés noirs, et enfin, en automne, on les emploie pour la semaille des fromens et des seigles.
Les cendres, comme nous l’avons dit,
''s‘emploient dans toutes les saisons'', à l’exception
de l’hiver : au printemps on les emploie
de bonne heure sur les prés et pâturages,
puis à la semaille des orges, des avoines, du
mais ; dans le cours de l’été elles fécondent
les navettes et les blés noirs, et enfin, en automne,
on les emploie pour la semaille des
fromens et des seigles.


On ''enterre les cendres'' par un léger labour
On ''enterre les cendres'' par un léger labour