« Sur la pénétration du polonium dans le plomb » : différence entre les versions

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Dans son travail sur la détermination de la période du polonium, [[w:en:Ștefania Mărăcineanu|Mlle Maracineanu]]<ref>Mlle [[w:en:Ștefania Mărăcineanu|Stefania MARACINEANU]]. C. R., t. 176 (1923), p. 1819 ; t. 177 (1923), p. 1215 ; t. 181 (1925), p. 774 ; t. 183 (1925), p. 345 ; Thèse de doctoral, Paris (1924).</ref> avait, signalé, parmi les causes d'erreur à envisager, la possibilité de pénétration de cette substance dans les supports métalliques, notamment dans le plomb. Le phénomène, tel qu'il était décrit par l'auteur, ne paraissait pas explicable par une diffusion du polonium dans le métal. D'autre part, Mlle Rona et M. Schmidt<ref>Mlle Elizabeth RONA et E.A.W. Schmidt, Wien, Rer., t. 136 (1927), 65-73 ; numéro 198.</ref>, dans leur étude de la vitesse de diffusion du polonium dans un grand nombre de métaux, n'ont pas confirmé les résultats obtenus par Mlle Maracineanu : ils ont toujours trouvé, pour le plomb comme pour tous les autres métaux examinés, une vitesse normale de diffusion.
 
1. — J'ai repris, dans le cas du plomb, l'étude de ce phénomène de la manière suivante : Une goutte de solution active très légèrement chlorhydrique étant déposée électrolytiquement<ref>Mlle [[Auteur:Irène Joliot-Curie|Irène CURIE]], J. Chim. phys., t. 22 (1925), numéro 7.</ref> sur une feuille mince de plomb, j'ai recherché la présence du polonium sur l'autre face par la méthode photographique. Les lames employées étaient soigneusement planées et fortement appliquées contre la couche sensible à l'aide d'une lourde brique de plomb. Dans les premières expériences, le polonium utilisé provenait directement d'une solution de Ra D + E dont il avait été extrait par le procédé ordinaire de dépôt sur une lame d'argent. J'ai obtenu au verso, par des poses de 15 à 21 heures, des impressions dont la forme correspondait exactement à celle de la photographie directe de la source. Ces taches ont une apparence floue qui diffère de l'aspect habituel des impressions données par les rayons alpha. Les lames observées au verso, en ne laissant à découvert que la portion de surface correspondante à l'endroit du dépôt sur l'autre face, ne présentent en effet pas de scintillations. L'impression photographique obtenue est donc due à un rayonnement pénétrant. Pour en déterminer la nature et savoir si ce rayonnement était issu de la source ou excité dans le métal sous l'effet du bombardement des particules alpha, j'ai pris des solutions de polonium semblables aux précédentes auxquelles j'ai ajouté une petite quantité de solution de radium +E (l'intensité du rayonnement beta du Ra E était de quelques millièmes d'unité E. S. pour une activité alpha de l'ordre de l'unité). Les impressions obtenues se sont montrées tout à fait semblables aux précédentes, et la durée de pose nécessaire pour avoir un effet photographique d'une certaine intensité est en raison inverse de l'activité beta de la source. Les solutions considérées comme pures d'après les mesures électrométriques, contiennent donc encore des traces d'impuretés émettant un rayonnement pénétrant non décelable à l'électroscope, mais que peut déceler la plaque photographique beaucoup plus sensible en raison de l'addition des effets pendant une pose suffisamment longue. Pour obtenir une certitude, j'ai fait la contre-épreuve suivante : j'ai repris les solutions d'abord utilisées et je les ai purifiées en recommençant deux ou trois fois de suite l'extraction du polonium par le même procédé : la durée de pose nécessaire pour obtenir une impression photographique de même intensité croit progressivement ; avec les solutions les plus pures que j'ai utilisées, je n'ai pas obtenu d'impression par une pose de sept jours.