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Luba. — Non, maman, non. Pourquoi ? Cela ferait trop de peine à papa.

Maria. — Mais, il sait, voyons ! Il a pénétré ce mystère. Tôt ou tard, il faudra bien le lui dire. Pourquoi ne pas le faire aujourd’hui ? C’est le secret de Polichinelle !

Luba. — Non, non, maman. Je t’en prie. Cela me gâterait toute la soirée. Il ne faut rien dire.

Maria. — Comme tu voudras.

Luba, parlant à Starkovsky dans la pièce voisine. — Eh bien, les apportez-vous ces coussins ?

Maria. — Il faut que j’aille dans le salon, on va bientôt arriver. (Elle sort avec Alina Ivanovna.)

Starkovsky, il porte trois coussins qu’il retient avec le menton, et les laisse tomber en route. — Luba, ne vous donnez pas la peine. Je vais les ramasser. Quel travail ! c’est une merveille d’organisation. Et Vania qui en apporte encore !

Vania, apportant d’autres coussins. — C’est tout, Luba, nous avons fait un pari avec Alexandre Mikhailovitch. Le gagnant sera celui qui obtiendra des dames le plus grand nombre de ces accessoires.

Starkovsky. — Tu as toutes les chances. Tu connais tout le monde. Mais moi je dois plaire comme ça, tout de suite, pour recevoir ces récompenses.

Vania. — Oui, mais tu es un jeune homme à marier, tandis que moi je ne suis qu’un gamin.

Luba. — Vania, va dans ma chambre, s’il te plaît, et apporte-moi mon sac que j’ai oublié sur l’étagère. (Vania sort.) Pour l’amour de Dieu, ne casse pas ma montre !

Vania. — Mais si ! Je casserai tout. (Il sort en courant.)

Starkovsky, prenant la main de Luba. — Luba, ma chère Luba !

Luba. — Prenez garde !

Starkovsky. — Je suis si heureux ! (Il lui baise la main.) — Vous m’avez accordé trois danses. Ça ne me suffît pas !