« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Peinture » : différence entre les versions
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les types, les compositions, le modelé, se rapprochent exactement de l'école de Byzance<span id="note16"></span>[[#footnote16|<sup>16</sup>]], au point qu'on les pourrait attribuer à un artiste
de cette école.
</div>
[[Image:Peinture.eglise.Saint.Savin.png|center]]
<div class=prose>
Dans les peintures de la chapelle du Liget, si l'art est soumis à une
sorte d'archaïse, on sent la recherche du beau, on aperçoit les
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la robe; le brun rouge clair pour le manipule et le nimbe, ainsi que pour
le fond. Le dessin est soutenu par un trait brun.
Pendant la période du moyen âge comprise entre le X<sup>e</sup> siècle et la fin
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d'ornements. Mais dans les cartons de leurs vitraux, les peintres avaient
l'occasion de développer largement leur talent, et l'art ne restait pas stationnaire.
</div>
[[Image:Peinture.chapelle.Liget.png|center]]
<div class=prose>
Lorsque la fièvre d'architecture qui s'empara des populations du
domaine royal de 1160 à 1230 fut un peu calmée, on vit la peinture de
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les méthodes sur lesquelles Villard
s'appuie.
</div>
[[Image:Lutteurs.Villard.de.Honnecourt.2.png|center]]
<div class=prose>
Voici (fig. 3) deux lutteurs que
le dessinateur paraît vouloir montrer
Ligne 640 :
application facile, à l'aide desquelles ils restaient dans des données justes
du moins, s'ils n'avaient un mérite assez élevé pour produire des chefs-d'œuvre.
</div>
[[Image:Lutteurs.Villard.de.Honnecourt.png|center]]
<div class=prose>
Dans les peintures françaises du XIII<sup>e</sup> siècle qui nous restent, l'art archaïque,
encore conservé pendant la période du XII<sup>e</sup> siècle, est abandonné;
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étudiés avec un soin exceptionnel. Or, pour tracer comme un croquis une
figure de grandeur naturelle, il faut posséder des méthodes sûres, très-arrêtées.
</div>
[[Image:Peinture.XIIIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
Les peintres byzantins ne faisaient pas, et encore aujourd'hui, ne font
pas de cartons; ils peignent immédiatement sur le mur. Pendant le
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(ocre jaune) étant les deux seules couleurs qui puissent, sans l'appoint
d'autres tons, se trouver ensemble.
</div>
[[Image:Peinture.medievale.formes.et.couleurs.png|center]]
<div class=prose>
L'observation d'autres principes aussi élémentaires n'était pas moins
familière à ces artistes. Ils avaient reconnu, par exemple, qu'une même
forme d'ornement blanc ou d'un ton clair sur un fond noir, ou noir sur un
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Les oiseaux sont brun rouge et jaune. Les points blancs sont piqués
régulièrement sur les bandes horizontales supérieure et inférieure. À
</div>
[[Image:Peinture.salle.donjon.Coucy.png|center]]
<div class=prose>
<br>
cette époque, au XII<sup>e</sup> siècle, les points blancs (perlés) sont
très-fréquemment
Ligne 1 078 :
peinture et d'enlever aux tons absolus leur crudité. Il est bon d'observer
que les bruns rouges de ces peintures sont d'un éclat remarquable,
</div>
[[Image:Peinture.temple.Saint.Jean.Poitiers.png|center]]
<div class=prose>
<br>
transparents et vifs, sans avoir la dureté du rouge (vermillon). La seconde
litre que nous donnons en B est sur fond gris ardoise clair; les palmes
Ligne 1 102 ⟶ 1 103 :
complétement éteinte par l'intensité des tons des nouveaux vitraux. Le
bleu, le rouge, entrant pour une forte part dans la coloration translucide
</div>
[[center]]
<div class=prose>
<br>
des vitraux, donnaient aux tons ocreux un aspect louche, les verts devenaient
gris et ternes, les blancs disparaissaient ou s'irisaient. Avec
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est occupé par un fond blanc avec deux écussons armoyés. Cette peinture
est donc d'une extrême simplicité; les voûtes sont plus riches:
</div>
[[Image:Peinture.eglise.Jacobins.Agen.4.png|center]]
<div class=prose>
<br>
non-seulement les nervures sont colorées ainsi que les clefs, mais sous
les intrados des triangles de remplissages, de la clef centrale à celle des
formerets, de larges bandes A (fig. 10) sont
couvertes d'ornements peints d'un beau dessin.
</div>
[[Image:Peinture.eglise.Jacobins.Agen.3.png|center]]
<div class=prose>
Quant aux triangles B, ils ne sont occupés que
par un appareil tracé en brun rouge sur fond
Ligne 1 157 ⟶ 1 161 :
ne tiennent compte qu'à demi du profil, c'est-à-dire que, pour le dessin G,
le milieu <i>a</i> de la nervure étant en <i>a'</i>, l'arête <i>b</i> tombe en <i>b'</i>, et l'arête <i>c</i> en <i>c'</i>.
</div>
[[Image:Peinture.eglise.Jacobins.Agen.2.png|center]]
<div class=prose>
Pour la nervure C les rosettes sont pourpres, bordées d'un filet blanc
intérieur et d'un filet noir extérieur; l'œil est jaune, bordé de noir; le
Ligne 1 172 ⟶ 1 176 :
quelques parties bleu très-clair, modelées au moyen de hachures brun
rouge. Le système harmonique de coloration de cette salle,--car cette
église n'est à proprement parler qu'une salle à deux nefs,--est
celui-ci:
</div>
[[Image:Peinture.eglise.Jacobins.Agen.png|center]]
<div class=prose>
<br>
pour les parties verticales, les murs, les tapisseries, harmonie la plus
simple, celle qui est donnée par les tons jaune et rouge sur fond blanc
Ligne 1 365 ⟶ 1 369 :
n'interviennent
dans la peinture.
</div>
[[Image:Peinture.commanderie.du.Temple.Metz.png|center]]
<div class=prose>
On observera que les parties qui figurent des membres d'architecture,
comme le dais <i>c</i>, par exemple, ne prétendent pas simuler une ornementation
en relief. Cette architecture peinte est toute de convention; c'est
un hiéroglyphe. On ne songeait pas alors, pas plus que pendant la bonne
Ligne 1 414 ⟶ 1 418 :
bonnes traditions dans nos papiers peints. Aussi se vendent-ils dans le
monde entier comme des œuvres d'art.
</div>
[[Image:Peinture.murale.XIIIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
On a vu précédemment que les verrières très-colorées avaient imposé
une grande variété et une grande intensité de tons dans la peinture murale,
Ligne 1 425 ⟶ 1 431 :
à l'harmonie simple, celle qui ne comporte que le rouge, le jaune,
le blanc, le noir et quelques intermédiaires, comme le gris et le vert.
Le chœur de l'église Saint-Nazaire de Carcassonne, ancienne
Ligne 1 438 ⟶ 1 442 :
formant la surface totale des parois, il ne restait à peindre que l'arcature
du soubassement, les piles et la voûte. La figure 16, donnant la projection
</div>
[[Image:Peinture.choeur.eglise.Saint.Nazaire.Carcassonne.3.png|center]]
<div class=prose>
horizontale de cette voûte, on a réservé le triangle A pour y tracer
un sujet: <i>le Christ dans sa gloire</i>; tous les autres triangles ont été divisés
Ligne 1 486 ⟶ 1 490 :
quatre-feuilles alternativement brun rouge et ocre jaune sur fond noir et
bordés de filets blanc.
</div>
[[Image:Peinture.choeur.eglise.Saint.Nazaire.Carcassonne.2.png|center]]
<div class=prose>
Les arêtes B ont leur listel <i>i</i> semblable au listel <i>e</i>. La gorge <i>k</i> est brun
rouge, le boudin <i>l</i> torsadé comme le boudin <i>d</i>. La gorge <i>m</i> possède des
Ligne 1 505 ⟶ 1 511 :
large filet brun rouge les divise par le milieu dans leur longueur; des
filets blancs arrêtent les fonds vermillon et sont bordés extérieurement
de filets noirs. Ces voûtes étant supportées par des faisceaux de fines
colonnettes, celles-ci sont simplement colorées de tons alternativement
jaunes et rouges, avec gorges noires ou rouges garnies de carrés noirs
Ligne 1 540 :
construction
elle-même.
</div>
[[Image:Peinture.choeur.eglise.Saint.Nazaire.Carcassonne.png|center]]
<div class=prose>
Il était nécessaire de prendre un parti franc lorsqu'on prétendait
décorer
Ligne 1 600 ⟶ 1 602 :
le long de ce filet blanc transparent on peignait le solin en vermillon,
afin de mieux faire ressortir l'éclat de la ligne lumineuse (voy. VITRAIL).
</div>
[[Image:Peinture.ebrasement.fenetre.XIIIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
Indépendamment de la coloration et du système harmonique des tons
de la peinture décorative, les artistes des XII<sup>e</sup> et XIII<sup>e</sup> siècles notamment
Ligne 1 610 ⟶ 1 614 :
colonnes, les surfaces verticales, qui portent et doivent paraître rigides,
ont leur surface occupée par des ornements ascendants.
</div>
[[Image:Peinture.murale.XIIe.et.XIIIe.siecle.2.png|center]]
<div class=prose>
Voici quelques exemples (fig. 20) d'ornements empruntés à des peintures
couvrant des colonnes des XII<sup>e</sup> et XIII<sup>e</sup> siècles. L'exemple A provient
Ligne 1 619 ⟶ 1 623 :
perlé blanc à cheval sur le rouge et le vert<span id="note30"></span>[[#footnote30|<sup>30</sup>]]. Les exemples B proviennent
de colonnes de l'église de Romans (Drôme). Celui B donne un treillis de
feuillages rouges sur fond vert bleu; celui B<i>a</i>, un losangé vert bleu, avec
dessins brun rouge sur fond blanc; celui B<i>b</i>, un vairé brun sombre et
Ligne 1 641 ⟶ 1 642 :
les litres, les bandeaux, les faisceaux de colonnes, les bordures couvertes
d'une ornementation plus compliquée et de couleurs brillantes.
</div>
[[Image:Peinture.murale.XIIe.et.XIIIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
Dans les intérieurs, lorsque les parois et les piles sont peintes, la
sculpture, naturellement, se couvre de couleurs; car il est à observer
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