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IV. Ovide.

« Une fois, un des neveux de M. de Malherbe l’étoit venu voir au retour du collège, où il avoit été neuf ans. Après lui avoir demandé s’il étoit bien savant, il lui ouvrit son Ovide, et convia son neveu de lui en expliquer quelques vers ; à quoi son neveu se trouvant empêché, après l’avoir laissé tâtonner un quart d’heure avant que de pouvoir expliquer un mot de latin, M. de Malherbe ne lui dit rien, sinon : « Mon neveu, croyez-moi, soyez vaillant : vous ne valez rien à autre chose[1]. » Malherbe était beaucoup plus savant que son neveu et cet Ovide que, comme le vieux Daurat, il a sur sa table, et qu’il estime[2], il l’a souvent feuilleté. Le poète latin avait parlé des femmes et des dieux : et sur ces deux sujets l’ami de Peiresc s’en rapporterait volontiers à lui. De l’amour : « vous savez, écrit-il à Peiresc, ou vous saurez quelque jour que

Res est solliciti plena timoris amor[3] » ;

des dieux — qui sont, pour Malherbe, le roi et la reine[4] — : « Je crois que l’auteur de l’attentat contre le roi fût fou, et ai cette opinion avec tout le monde ; mais

  1. Racan, l. c., p. LXVII.
  2. Id., p. LXX.
  3. Malh., III 333. Ovide, Héroïdes, I, 12.
  4. Des lunettes qu’a achetées la reine, il dit : « ce qui se fait pour les dieux… » (III, 109).