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CHAP. 6. DES CHARRUES. 177
CHAP. 6. DES CHARRUES. 177


la mécanique, {{sc|thaer}} et M.{{sc|mathieu de dombasle}} sont incontestablement ceux qui ont envisagé de la manière la plus complète ce sujet, qu’il n’est désormais plus permis d’aborder sans les citer, sous peine de rester incomplet ou de se montrer ingrat. C’est au second de ces agronomes (1), et à ceux de nos confrères qui ont concouru avec l’un de nous, par leurs expériences et leurs rapports (2), à faire mieux apprécier ses travaux, que nous empruntons en partie ce qui suit.
la mécanique, {{sc|thaer}} et M.{{sc|mathieu de dombasle}} sont incontestablement ceux qui ont envisagé de la manière la plus complète ce sujet, qu’il n’est désormais plus permis d’aborder sans les citer, sous peine de rester incomplet ou de se montrer ingrat. C’est au second de ces agronomes (1), et à ceux de nos confrères qui ont concouru avec l’un de nous, par leurs expériences et leurs rapports (2), à faire mieux apprécier ses travaux, que nous empruntons en partie ce qui suit.

On a souvent comparé l’action du corps de la charrue dans la terre à celle d’un coin ; on s’en ferait une idée plus précise, en imaginant sa forme dérivée de celle de deux coins accolés ou plutôt confondus a leur base commune. L’un, que M. MATHIEU DE DOMBASLE
On a souvent comparé l’action du corps de la charrue dans la terre à celle d’un coin ; on s’en ferait une idée plus précise, en imaginant sa forme dérivée de celle de deux coins accolés ou plutôt confondus a leur base commune. L’un, que M. MATHIEU DE DOMBASLE
appelle le ''coin antérieur'' parce que son tranchant se trouve placé un peu en avant
appelle le ''coin antérieur'' parce que son tranchant se trouve placé un peu en avant
de celui de l’autre, a une de ses faces horizontale : c’est le plan qui est formé par la
de celui de l’autre, a une de ses faces horizontale : c’est le plan qui est formé par la
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La partie postérieure du versoir forme l’extrémité de sa face droite, dans son plus grand écartement de sa face gauche. Si l’on pouvait supposer par la pensée chacun de ces deux coins indépendant de l’autre, il est évident que le résultat d’action du premier serait de détacher la bande de terre, de la soulever et de la laisser retomber derrière
La partie postérieure du versoir forme l’extrémité de sa face droite, dans son plus grand écartement de sa face gauche. Si l’on pouvait supposer par la pensée chacun de ces deux coins indépendant de l’autre, il est évident que le résultat d’action du premier serait de détacher la bande de terre, de la soulever et de la laisser retomber derrière
lui dans la même position et à la même place qu’elle occupait auparavant, tandis que
lui dans la même position et à la même place qu’elle occupait auparavant, tandis que
le second, au contraire, se bornerait à la refouler de coté, sans la soulever ni la retourner en aucune manière.
le second, au contraire, se bornerait à la refouler de coté, sans la soulever ni la retourner en aucune manière.

Dans les charrues les plus parfaites, et c’est ce qui distingue surtout les nouvelles des anciennes, on a lié ou plutôt remplacé par une surface courbe plus ou moins régulière la face supérieure du coin antérieur et la face droite du coin postérieur, afin d’amener insensiblement, et avec le moins de résistance possible, la bande de terre de l’extrémité antérieure de l’un à l’extrémité postérieure de l’autre.
Dans les charrues les plus parfaites, et c’est ce qui distingue surtout les nouvelles des anciennes, on a lié ou plutôt remplacé par une surface courbe plus ou moins régulière la face supérieure du coin antérieur et la face droite du coin postérieur, afin d’amener insensiblement, et avec le moins de résistance possible, la bande de terre de l’extrémité antérieure de l’un à l’extrémité postérieure de l’autre.
Après avoir considère de celte manière le corps de la charrue, il devient plus facile de ''déterminer Le point précis du centre de la résistance'' qu’il éprouve dans sa marche. — On trouve : 1° que la ligne de résistance est dans l’axe même du coin, et passe par son tranchant, s’il agit en partageant en deux parties égales l’angle formé par le coin, comme par le ciseau à deux tranchans ( voy.''fig.'' 221) ; — 2° qu’elle est dans le plan de la face du coin, parallèle à la ligne de mouvement, en passant toujours par le tranchant, si le coin agit comme le ciseau à un seul tranchant (''fig.'' 222) ;

Après avoir considère de celte manière le corps de la charrue, il devient plus facile de ''déterminer Le point précis du centre de la résistance'' qu’il éprouve dans sa marche. — On trouve : 1° que la ligne de résistance est dans l’axe même du coin, et passe par son tranchant, s’il agit en partageant en deux parties égales l’angle formé par le coin, comme par le ciseau à deux tranchans ( voy.''fig.'' 221) ; — 2° qu’elle est dans le plan de la face du coin, parallèle à la ligne de mouvement, en passant toujours par le tranchant, si le coin agit comme le ciseau à un seul tranchant (''fig.'' 222) ;
Fig.221. Fig. 222.
Fig.221. Fig. 222.


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de résistance se trouvera dans ce plan et à égale distance des deux lignes ; le point où
de résistance se trouvera dans ce plan et à égale distance des deux lignes ; le point où
cette résultante rencontrera la surface supérieure du soc ou celle du versoir, sera le point qui doit être considéré comme celui où est accumulée la résistance que le corps de la charrue éprouve dans son action ; — détermination parfaitement conforme à celle qu’on peut déduire de l’expérience de l’araire.
cette résultante rencontrera la surface supérieure du soc ou celle du versoir, sera le point qui doit être considéré comme celui où est accumulée la résistance que le corps de la charrue éprouve dans son action ; — détermination parfaitement conforme à celle qu’on peut déduire de l’expérience de l’araire.

Pour que la force motrice fût employée dans la charrue de la manière la plus utile il
Pour que la force motrice fût employée dans la charrue de la manière la plus utile il
faudrait donc non seulement qu’elle agit dans le prolongement de la ligne de résistance,
faudrait donc non seulement qu’elle agit dans le prolongement de la ligne de résistance,
qui se trouve à la surface du sol et parallèle à cette surface, mais aussi que le moteur
qui se trouve à la surface du sol et parallèle à cette surface, mais aussi que le moteur
se trouvât sous la surface du sol à la même profondeur que la ligne de résistance. Il ne
se trouvât sous la surface du sol à la même profondeur que la ligne de résistance. Il ne
peut malheureusement en être ainsi.
peut malheureusement en être ainsi.

D’après les élemens les plus simples de dynamique, on sait : l° que, dans toute machine, lorsque le mouvement se transmet de la jouissance à la résistance par l’intermédiaire d’un ''corps inflexible'' , la transmission du mouvement se fait dans une ligue droite tirée du point d’application de la puissance à celui de la résistance, quelle que soit d’ailleurs la forme du corps inflexible ; — 2° que si entre le corps inflexible interposé entre la puissance et la résistance, on suppose un ''corps flexible'', tel qu’une corde ou une chaîne, les trois points de la résistance , de la puissance et de l’attache tendront toujours à se placer dans une même ligne droite, et, lorsqu’ils y
D’après les élemens les plus simples de dynamique, on sait : l° que, dans toute machine, lorsque le mouvement se transmet de la jouissance à la résistance par l’intermédiaire d’un ''corps inflexible'' , la transmission du mouvement se fait dans une ligue droite tirée du point d’application de la puissance à celui de la résistance, quelle que soit d’ailleurs la forme du corps inflexible ; — 2° que si entre le corps inflexible interposé entre la puissance et la résistance, on suppose un ''corps flexible'', tel qu’une corde ou une chaîne, les trois points de la résistance , de la puissance et de l’attache tendront toujours à se placer dans une même ligne droite, et, lorsqu’ils y


(1)''De la charrue'', par C.-J.-A. Mathieu de Dombasle , Mémoire inséré parmi ceux de la Société centrale d’agriculture, année 1820.
(1)''De la charrue'', par C.-J.-A. Mathieu de Dombasle , Mémoire inséré parmi ceux de la Société centrale d’agriculture, année 1820.