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L’OMNIBUS DE PLAISANCE

Plus loin, c’est la grille du Luxembourg dont les grands arbres balancent au-dessus des têtes la bénédiction de leurs feuillages ; c’est le petit carrefour Vavin où souvent un quatuor pittoresque de croque-mort se groupent, macabres buveurs d’eau, autour de la wallace du refuge ; puis, par delà le boulevard, la rue de la Gaîté, populaire et grouillante, avec ses bazars et ses bals, ses cafés-concerts, son théâtre, et qui, le long des trottoirs peuplés de fillettes en cheveux, jadis la joie de Sainte-Beuve, illumine déjà, dans une perpétuelle kermesse, les éblouissants étalages des pâtisseries et des charcuteries en plein vent.

Alors que j’étais du quartier, je me laissais volontiers conduire jusqu’à hauteur de la rue de la Gaîté, et je descendais là, m’attardant, non sans envier ceux qui allaient plus loin. Tout le monde ne peut pas avoir une maison à jardinet à Plaisance.

Mais pourquoi ce long bavardage ? Simplement pour vous raconter une aventure qui m’est arrivée l’autre jour dans le même omnibus, aventure plus que banale, mais qui