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128 RICHARD WAGNER |
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délire de la persécution. Pas une vraie neurasthénie, sans |
délire de la persécution. Pas une vraie neurasthénie, sans |
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doute, mais |
doute, mais juste cette pointe d’inquiétude angoissée qui |
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effraye tant les faibles sur eux-mêmes et stimule les forts dans |
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leur |
leur haine contre la routine et l’autorité. Cette âme grinçait |
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un peu sans trouver |
un peu sans trouver d’huile — hrs la musique. On attendait |
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cependant de Wagner un |
cependant de Wagner un renouveau de l’art théâtral ; on le |
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nommait le successeur de Weber. |
nommait le successeur de Weber. Mais seul l’incompétent |
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public parlait ainsi, pas ses collègues, ni ses pairs. |
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Berlioz vint à Dresde pour y diriger deux conceris, |
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il entendit ''Rienzi'' et ''le Vaisseau'', et fit part de ses |
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impressions à son ami Ernst: « |
impressions à son ami Ernst : « Après avoir supporté en |
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France mille privations et toutes |
France mille privations et toutes les douleurs attachées à |
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l’obscurité, Richard Wagner étant revenu en Saxe, sa patrie, |
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eut |
eut l’audace d’entreprendre et le bonheur d’achever la composition |
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des paroles et de la musique d’un opéra en cinq |
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actes. Cet ouvrage obtint à Dresde un succès éclatant. Je |
actes. Cet ouvrage obtint à Dresde un succès éclatant. Je |
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me souviens |
me souviens d’une belle prière chantée au dernier acte par |
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Rienzi et d’une marche triomphale bien modelée, sans imitation |
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servile… La partition du ''Vaisseau Hollandais'' m’a |
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semblé |
semblé remarquable par son coloris sombre et certains effets |
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orageux |
orageux parfaitement motivés par le sujet ; mais j’ai dû y |
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reconnaître aussi un abus du ''tremolo'' d’autant plus regrettable |
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qu’il m’avait déjà frappé dans ''Rienzi'' et qui indique |
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chez |
chez l’auteur une certaine paresse d’esprit contre laquelle il |
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ne se tient pas assez en garde |
ne se tient pas assez en garde. » Or, ce tremolo jugé regrettable, |
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cette pulsation intérieure de l’orchestre, n’est autre |
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chose que le pressentiment des gradations harmoniques |
chose que le pressentiment des gradations harmoniques |
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compliquées |
compliquées d’altérations chromatiques qui, plus tard, s’épanouiront |
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magnifiquement dans ''Tristan''. Mais, Berlioz, d’une |
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génération déjà vieilissante, |
génération déjà vieilissante, ne pouvait pas saisir ces nouveaux |
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rappors sonores d’une complexité inouïe, où tous les |
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moyens musicaux se |
moyens musicaux se combinent afin d’exprimer des nuances |
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d’émotions. Il n’entendait probablement même pas les effets |
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inconnus que ce débutant tirait de l’harmonie complémentaire |
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par des contrastes en succession. Tout ce nouveau |
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relief devait passer |
relief devait passer inaperçu de la foule (ou la choquer), et |
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même déplaire aux spécialistes dont l’oreille n’admettait pas |
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tout de suite ces |
tout de suite ces « accidents » éclatants, dus à un ''sonoris'' |
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harmonique formé des plus savantes, des plus achevées dissonances. |
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Et qui aurait pu reconnaître dans le Wagner |
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