« Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/173 » : différence entre les versions

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CHANT SIXIÈME. 169

le naufrage ; car tout ce qui est pittoresque et imposant avait des charmes pour ce barde de la solitude.
le naufrage ; car tout ce qui est pittoresque et imposant avait des charmes pour ce barde de la solitude.


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XXI.


Sur combien de monumens sublimes l’imagination peut s’arrêter dans ces îles sauvages ? ce fut là qu’arrivèrent, dans des temps bien reculés, les enfans guerriers du fier Lochlin, ne respirant que sang et pillage, et préparant sans cesse de la pâture aux corbeaux : leurs braves Chefs étaient les rois de la mer ; leurs navires, les dragons de l’Océan. Là de profondes vallées avaient entendu successivement les rugissemens des orages et les récits merveilleux des Scaldes. Là de hautes colonnes runiques avaient vu célébrer les mystères de l’idolâtrie. Là enfin, Harold avait appris dans sa jeunesse les vers de mainte saga antique : l’une célébrait ce serpent de mer dont les replis épouvantables entourent le monde de leurs cercles monstrueux, et ces filles redoutables dont les cris affreux font couler des ruisseaux de sang sur le champ de bataille ; une autre, ces Chefs qui, guidés dans l’obscurité par la pâle lueur du tombeau, pillaient la sépulture des anciens guerriers, arrachaient de leurs mains décharnées le glaive qu’elles tenaient encore, faisaient retentir la tombe du cri de guerre, et appelaient les morts aux armes. Plein du récit de ces merveilles, et brûlant d’une ardeur guerrière, le jeune Harold vint dans les bosquets de Roslin : là, dans de paisibles vallons, à l’ombre des bois verdoyans, sa harpe apprit à soupirer des sons plus doux ; et cependant ses chants, quoique moins sauvages, conservaient toujours quelque chose de la rudesse du nord.
Sur combien de monumens sublimes l’imagination peut s’arrêter dans ces îles sauvages ? ce fut là qu’arrivèrent, dans des temps bien reculés, les enfans guerriers du fier Lochlin, ne respirant que sang et pillage, et préparant sans cesse de la pâture aux corbeaux : leurs braves Chefs étaient les rois de la mer ; leurs navires, les dragons de l’Océan. Là de profondes vallées avaient entendu successivement les rugissemens des orages et les récits merveilleux des Scaldes. Là de hautes colonnes runiques avaient vu célébrer les mystères de l’idolâtrie. Là enfin, Harold avait appris dans sa jeunesse les vers de mainte saga antique : l’une célébrait ce serpent de mer dont les replis épouvantables entourent le monde de leurs cercles monstrueux, et ces filles redoutables dont les cris affreux font couler des ruisseaux de sang sur le champ de bataille ; une autre, ces Chefs qui, guidés dans l’obscurité par la pâle lueur du tombeau, pillaient la sépulture des anciens guerriers, arrachaient de leurs mains décharnées le glaive qu’elles tenaient encore, faisaient retentir la tombe du cri de guerre, et appelaient les morts aux armes. Plein du récit de ces merveilles, et brûlant d’une ardeur guerrière, le jeune Harold vint dans les bosquets de Roslin : là, dans de paisibles vallons, à l’ombre des bois verdoyans, sa harpe apprit à soupirer des sons plus doux ; et cependant ses chants, quoique moins sauvages, conservaient toujours quelque chose de la rudesse du nord.


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XXII.

HAROLD.
{{c|{{sc|harold.}}}}


— Ecoutez, écoutez-moi, belles dames ! Je ne célèbre pas de hauts faits d’armes ; c’est par des chants tendres et mélancoliques qu’il faut pleurer l’aimable Rosabelle.
— Ecoutez, écoutez-moi, belles dames ! Je ne célèbre pas de hauts faits d’armes ; c’est par des chants tendres et mélancoliques qu’il faut pleurer l’aimable Rosabelle.


Amarrez votre barque, braves matelots ! Et vous, char-
Amarrez votre barque, braves matelots ! Et vous, {{tiret|char|mants}}