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FRAGMENT DE JUSTIFICATION.


mesures nécessaires de salut public, sur des questions qu’il fallait absolument résoudre. Quelle était la cause réelle de cette inquiétude générale, de ces troubles ou existant déjà, ou prêts à éclater dans un grand nombre de départements ? C’était la conviction intime que le roi était secrètement d’accord avec la noblesse émigrée ou intrigante, ou avec les prêtres fanatiques dont il s’obstinait à suivre la religion. Voilà ce que je voyais à l’ouverture de l’Assemblée législative, et je ne devais pas le dissimuler. C’est alors que je dis ce mot tant répété depuis : La France sera tranquille quand le roi et les ministres le voudront.

Le premier décret du corps législatif réglait le cérémonial à l’égard du roi [1]. Celui que proposa

  1. Voici, sur ce décret, quelques réflexions jetées par Contlorcet sur une feuille volante, sans destination connue : « Ce qui peut vraiment maintenir la paix, ranimer le crédit public, déconcerter les ennemis de la nation, ce n’est pas de voir les représentants conserver, à l’égard du roi, les vieilles formules de la servitude féodale, mais de voir le roi détruire enfin dans son palais ces absurdes et odieuses distinctions qui ont disparu du reste de l’empire, de le voir éloigner de lui ces intrigants trop connus, que la voix publique accuse d’avoir trafiqué de la confiance du peuple ; de le voir n’appeler auprès de lui, ne nommer aux places, ne charger surtout des intérêts de la nation, auprès des puissances étrangères, que des hommes dont les événements de la révolution ont consacré les noms dans les fastes de la liberté. Qu’il repousse loin de lui ces hommes vils, que l’esprit de servitude précipite déjà sur les marches du trône, et qui n’ont pu résister à l’impatience de se déshonorer, et bientôt il verra que, pour la puissance réelle, comme pour le bonheur, il vaut mieux avoir des amis que des esclaves. «