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FRAGMENT DE JUSTIFICATION.


places d’un roi fidèle à la loi, on était obligé de défendre la cause d’un roi parjure !

Ceux qui, dans l’Assemblée constituante, défendirent la cause de l’inviolabilité des rois et la nécessité de conserver en France la royauté, m’insultèrent personnellement dans leurs opinions, et trouvèrent excessivement ridicule qu’un géomètre de quarante-huit ans, qui avait cultivé les sciences politiques depuis vingt ans, et y avait appliqué le calcul, eût un avis sur les questions de ce genre.

M. de la Fayette se leva pour déclarer qu’il était de l’avis de l’un de ces discoureurs. J’étais son ami avant la révolution, je l’avais cru longtemps celui de la liberté ; mais je le voyais avec peine, depuis les premiers mois de 1790, se laisser diriger par des intrigants de toute espèce ; vouloir se mettre à la tète d’un parti en négociant avec tous les autres ; mener à la fois vingt projets différents ; vouloir, par la crainte de l’Assemblée, gouverner la cour qui le trompait ; se servir en même temps de l’influence secrète de la cour pour gouverner l’Assemblée ; et, par cette conduite incertaine, perdre sa réputation de probité, de dévouement à la cause du peuple, et se tromper lui-même en trompant les autres, parce que, conservant sa popularité apparente, il ne s’apercevait pas du changement de l’opinion publique. La Fayette faisait profession de haïr les rois, quinze jouis avant de voter pour la restauration de Louis XVI. Je l’avais vu rire avec moi, et plus que moi, des plaisanteries de Thomas Payne sur le ridicule de la loyauté héréditaire. Sans doute,