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FRAGMENT DE JUSTIFICATION.


la partie de la déclaration relative à cette unité. Les deux partis s’élevèrent contre lui avec une fureur égale, dont il était difficile de deviner la cause avant de savoir que leurs chefs s’étaient déjà secrètement coalisés, et n’attendaient qu’un événement pour déclarer cette réunion funeste à la liberté.

Le roi prit la fuite, et cette réconciliation qui, déclarée la veille [1], avait paru le fruit d’une intrigue, fut regardée comme un sacrifice fait au salut public.

La fuite du roi me parut avoir rompu tous les liens qui pouvaient unir encore la nation à Louis XVI, comme ceux de tous les individus, et je crus que le temps était venu où je pourrais, sans craindre de diviser les amis de la révolution, exposer dans toute leur étendue mes opinions sur la royauté. Je le fis dans un discours lu publiquement au Cercle social [2], et imprimé par ordre de cette société nombreuse.

Je réfutai les objections contre l’existence d’une grande république, qui se répétaient avec tant de complaisance dans toutes les monarchies. J’y montrai que toutes ces objections, tirant toute leur force, soit de l’ignorance des principes de l’ordre social, soit de l’inégalité entre les citoyens, soit de la difficulté de parler à la fois à une nation entière, ne pouvaient s’appliquer à un peuple où ces principes sont établis par une déclaration des droits ; où l’égalité est la première base de toutes les lois : où, par la découverte de l’imprimerie, on a un moyen

  1. Le 20 juin 1791.
  2. Le 12 juillet 1791 Tome XII, p. 227.