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pour évoquer ; il doit être seul ou assisté de deux personnes qui observeront le plus rigoureux silence ; il aura les vêtements magiques, tels que nous les avons décrits au chapitre VII, sera couronné de verveine et d’or. Il aura dû se baigner avant l’opération, et tous ses vêtements de dessous devront être d’une intacte et rigoureuse propreté.

« On commencera par une prière, appropriée au génie de l’esprit qu’on veut évoquer, et qu’il pourrait approuver lui-même s’il vivait encore. Ainsi, l’on n’évoquerait jamais Voltaire, par exemple, en récitant des oraisons dans le goût de celles de sainte Brigitte.

« Pour les grands hommes des temps antiques, on dira les hymnes de Cléanthe ou d’Orphée, avec le serment qui termine les vers dorés de Pythagore.

« Pour l’évocation des esprits appartenant aux religions émanées du judaïsme, il faut dire l’invocation cabalistique de Salomon, soit en hébreu, soit en toute autre langue qu’on sait avoir été familière à l’esprit qu’on évoque :

« Puissances du royaume, soyez sous mon pied gauche et dans ma main droite ; Gloire et Éternité, touchez mes deux épaules et dirigez-moi dans les voies de la victoire ; Miséricorde et Justice, soyez l’équilibre et la splendeur de ma vie ; Intelligence et Sagesse, donnez-moi la couronne ; Esprits de Malkhuth, conduisez-moi entre les deux colonnes sur lesquelles s’appuie tout l’édifice du Temple ; Anges de Netsah et de Hod, affermissez-moi sur la pierre cubique de Jésod.

« Ô Gédulaël ! ô Géburaël ! Ô Tiphéreth !… Binaël, sois mon amour ; Ruach Hochmaël, sois ma lumière ; sois ce que tu es et ce que tu seras, ô Kéthériel ! °

« Ischim, assistez-moi au nom de Saddaï. Cherubim, soyez ma force au nom d’Adonaï. Beni-Elohim, soyez mes frères au nom du fils et par les vertus de Zébaoth. Eloïm, combattez pour moi au nom de Tétragrammaton. Malachim, protégez-moi au nom de (ici en hébreu le nom incommunicable). Seraphim, épurez mon amour au nom d’Elvoh. Hasmalim, éclairez-moi avec les splendeurs d’Eloï et de Schechinah. Aralim, agissez. Ophanim, tournez et resplendissez. Hajoth a Kadosch, criez, parlez, rugissez, mugissez : Kadosch, Kadosch, Kadosch, Saddaï, Adônaï, Jotchavah, Eiéazéréié… Hallelu-jah, Hallelu-jah, Hallelu-jah. Amen. »

« Lorsque c’est un esprit de lumière qu’on a évoqué et qu’il se montre avec un visage triste ou irrité, il faut lui offrir un sacrifice moral, c’est-à-dire être intérieurement disposé à renoncer à ce qui l’offense ; puis, il faut, avant de sortir de l’oratoire, le congédier en lui disant : « Que la paix soit avec toi ! Je n’ai pas voulu te troubler, ne me tourmente pas ; je travaillerai à me réformer en tout ce qui t’offense ; je prie et je prierai avec toi et pour