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Qu’on en juge :

« Les évocations d’amour exigent moins d’appareil que celles d’intelligence et sont de toutes manières plus faciles.

« Voici comment il faut y procéder :

« On doit d’abord recueillir avec soin tous les souvenirs de celui ou de celle qu’on désire revoir, les objets qui lui ont servi et qui ont gardé son empreinte, et meubler soit une chambre où la personne ait demeuré en son vivant, soit un local semblable, où l’on mettra son portrait, voilé de blanc, au milieu des fleurs que la personne aimait et que l’on renouvellera tous les jours.

« Puis, il faut observer une date précise, un jour de l’année qui ait été, soit sa fête[1], soit le jour le plus heureux pour notre affection et pour la sienne, un jour dont nous supposons que son âme, quelque heureuse qu’elle soit ailleurs, n’a pu perdre le souvenir : c’est ce jour-là même qu’il faut choisir pour l’évocation, à laquelle on se préparera pendant quatorze jours.

« Pendant ce temps, il faudra observer de ne donner à personne les mêmes preuves d’affection que le défunt ou la défunte avait droit d’attendre de nous ; il faudra observer une chasteté rigoureuse, vivre dans la retraite et ne faire qu’un modeste repas-et une légère collation par jour.

« Tous les soirs, à la même heure, il faudra s’enfermer avec une seule lumière peu éclatante, telle qu’une petite lampe funéraire ou un cierge, dans la chambre consacrée au souvenir de la personne regrettée ; on placera cette lumière derrière soi et l’on découvrira le portrait, en présence duquel on restera une heure en silence ; puis, on parfumera la chambre avec un peu de bon encens, et l’on en sortira à reculons.

« Le jour fixé pour l’évocation, il faudra se parer dès le matin comme pour use fête, n’adresser le premier la parole à personne de la journée, ne faire qu’un repas composé de pain, de vin et de racines ou de fruits ; la nappe devra être blanche ; on mettra deux couverts, et l’on rompra une part du pain, qui devra être servi entier ; on mettra aussi quelques gouttes de vin dans le verre de la personne qu’on veut évoquer. Ce repas doit être fait en silence, dans la chambre des évocations, en présence du portrait voilé ; puis, on emportera tout ce qui aura servi pour cela, excepté le verre du défunt et sa part de pain qui seront laissés devant son portrait.

« Le soir, à l’heure de la visite habituelle, on se rendra dans la chambre en silence, on y allumera un feu clair avec du bois de cyprès, et l’on y jettera sept fois de l’encens en prononçant le nom de la personne qu’on veut revoir ; on éteindra ensuite la lampe, et on laissera le feu mourir. Ce jour-là, on ne dévoilera pas le portrait.

  1. Par fête, les occultistes entendent l’anniversaire de naissance.