« Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/165 » : différence entre les versions

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tourne ses pas du côté de son pays. Si un tel homme existe, remarquez-le bien, le noble enthousiasme du ménestrel lui est inconnu. Quelque élevé qu’il soit par son rang, quelque fier qu’il soit de son nom, en dépit de ses titres, de son pouvoir et de ses richesses, le malheureux, concentré en lui-même, vivra sans gloire, et, frappé d’une double mort, rentrera dans la poussière dont il est sorti, sans qu’aucune larme, sans qu’aucuns chants honorent sa mémoire.
tourne ses pas du côté de son pays. Si un tel homme existe, remarquez-le bien, le noble enthousiasme du ménestrel lui est inconnu. Quelque élevé qu’il soit par son rang, quelque fier qu’il soit de son nom, en dépit de ses titres, de son pouvoir et de ses richesses, le malheureux, concentré en lui-même, vivra sans gloire, et, frappé d’une double mort, rentrera dans la poussière dont il est sorti, sans qu’aucune larme, sans qu’aucuns chants honorent sa mémoire.


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II.

O Calédonie, fière et sauvage nourrice du génie poétique, terre de bruyères et de forêts, terre de montagnes et de lacs, terre de mes pères, quelle main mortelle pourrait rompre le lien filial qui m’attache à tes rochers ! Quand je revois les lieux témoins de ma jeunesse, quand je songe à ce qu’ils furent, à ce qu’ils sont, il me semble que, seul dans le monde, je n’ai plus d’autres amis que tes bois et tes ruisseaux., et l’excès même du malheur fait que je les chéris davantage. J’aime à errer sur les rives de l’Iarrow, quoique une main compatissante n’y guide point mes pas chancelans ; j’aime à sentir le vent impétueux qui part de la forêt d’Ettrick, quoique son souffle glace mes joues flétries ; j’aime à reposer ma tête sur les rochers du Teviot, quoique le barde soit condamné à y rendre le dernier soupir dans la solitude et l’oubli.


Ô Calédonie, fière et sauvage nourrice du génie poétique, terre de bruyères et de forêts, terre de montagnes et de lacs, terre de mes pères, quelle main mortelle pourrait rompre le lien filial qui m’attache à tes rochers ! Quand je revois les lieux témoins de ma jeunesse, quand je songe à ce qu’ils furent, à ce qu’ils sont, il me semble que, seul dans le monde, je n’ai plus d’autres amis que tes bois et tes ruisseaux, et l’excès même du malheur fait que je les chéris davantage. J’aime à errer sur les rives de l’Iarrow, quoique une main compatissante n’y guide point mes pas chancelans ; j’aime à sentir le vent impétueux qui part de la forêt d’Ettrick, quoique son souffle glace mes joues flétries ; j’aime à reposer ma tête sur les rochers du Teviot, quoique le barde soit condamné à y rendre le dernier soupir dans la solitude et l’oubli.
III.


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Ils n’étaient pas méprisés comme moi, ces ménestrels qu’on appela de toutes parts au château de Branksome. Ils y arrivèrent en foule, et des environs et îles comtés les plus éloignés. Ministres joyeux de la gaieté et de la guerre, également prêts à partager les plaisirs d’un festin ou les dangers d’un combat, on les voyait dans la salle du banquet et sur le champ de bataille. Naguère ils avaient fait entendre leurs chants guerriers à l’avant-garde de leurs clans belliqueux ; maintenant les portes de fer s’ouvrent aux accords plus doux de leurs harpes et de leurs corne-


Ils n’étaient pas méprisés comme moi, ces ménestrels qu’on appela de toutes parts au château de Branksome. Ils y arrivèrent en foule, et des environs et îles comtés les plus éloignés. Ministres joyeux de la gaieté et de la guerre, également prêts à partager les plaisirs d’un festin ou les dangers d’un combat, on les voyait dans la salle du banquet et sur le champ de bataille. Naguère ils avaient fait entendre leurs chants guerriers à l’avant-garde de leurs clans belliqueux ; maintenant les portes de fer s’ouvrent aux accords plus doux de leurs harpes et de leurs {{tiret|corne|muse}}
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