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prenant quelquefois la forme d’anges armés de glaives étincelants. À l’autopsie, on trouva les couches optiques converties en une matière diffluentes, ainsi que tout le globe antérieur ; les nerfs optiques étaient comprimés par une masse d’hydatides qui s’étaient développés dans les ventricules latéraux presque entièrement disparus. Lembuscher cite plusieurs cas de même espèce.

Bien des hallucinations, qui paraissent d’abord inexplicables, se comprennent ensuite, lorsque l’on connaît l’histoire du malade. Elles sont ainsi, quelquefois, comme le souvenir imagé, la sensation reproduite d’une impression réelle subie antérieurement, au moment où le délire est venu se manifester. Tel, un individu, pris d’un accès d’agitation maniaque, se met à courir à travers les rues de sa commune, appelant au secours et criant au feu : une fois guéri, il explique au médecin que cette crainte du feu, et cette vue des flammes qui l’effrayaient, avaient leur source dans une épouvante que lui avait causée un incendie, à une époque antérieure à sa maladie.

Ce qui prouve qu’il faut toujours rechercher une cause naturelle de l’hallucination dans le sens affecté, c’est que la surdité complète, loin d’être un obstacle, est plutôt une condition favorable au développement de l’hallucination de l’ouïe. Couramment, on voit, dans les hospices, des jeunes personnes, complètement sourdes, qui ne cessent d’entendre des paroles outrageant leur pudeur.

Les hallucinations de l’odorat et du goût se rencontrent souvent au début de l’aliénation mentale, et particulièrement dans le délire de forme mélancolique ; les malades prétendent ressentir des odeurs désagréables, celles de soufre, de cadavre, de pourriture, etc. ; ils se plaignent d’avoir continuellement un goût d’amertume ; ils prétendent qu’on a introduit dans leur bouche des substances vénéneuses, de l’arsenic, des matières stercorales, etc.

Enfin, il est plusieurs maladies, autres que l’aliénation mentale, qui provoquent et amènent l’hallucination. Ce sont là tout autant de causes naturelles. Ainsi, la congestion ou l’hypérémie cérébrale est précédée souvent par des étincelles, des bourdonnements d’abeilles, des fourmillements à la peau, et même quelquefois par des illusions sensorielles d’une forme plus vive et plus tranchée. Les hallucinations sont aussi les signes précurseurs de l’apoplexie et de l’hémorrhagie cérébrale. On en cite encore des exemples remarquables dans les méningites, dans les fièvres graves, dans la fièvre thyphoïde, dans le typhus des armées, dans quelques cas de pneumonie, dans certaines affections du cœur.

Le froid extrême peut également produire ce phénomène. M. le docteur Pruss rapporte qu’il en éprouva lui-même l’influence en 1814, lorsqu’il quitta le corps d’armée pour rejoindre sa famille. À peine avait-il fait une lieue par