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DE SHERLOCK HOLMES

chaque jour plus manifestes pour la demi-douzaine de personnes qui, de par le monde, se trouvaient en position de savoir. Une de ces personnes était le baron von Herling, secrétaire en chef de l’ambassade, dont l’énorme cent-chevaux Benz bloquait le petit chemin rural en attendant de ramener son propriétaire à Londres.

— Maintenant, disait le secrétaire, les événements se précipitent, conformément à l’horaire établi. Si j’en juge par la marche des événements, vous serez de retour à Berlin dans la semaine. Vous ne vous étonnerez pas, mon cher von Bork, de l’accueil chaleureux qu’on vous y réserve. Je sais le cas qu’on fait en haut lieu de votre travail dans ce pays.

Le secrétaire était d’aspect formidable, épais, large et long ; sa façon de parler, lente et appuyée, n’avait pas médiocrement aidé à sa carrière politique. Von Bork se mit à rire, d’un air de demander grâce.

— Ils ne sont pas difficiles à tromper, ces pauvres Anglais, dit-il. On n’imagine pas gens plus dociles et plus simples.

— Ça, c’est ce que j’ignore, répondit le baron, pensif. Ils ont, en toutes choses, des limites étranges, inattendues, et qu’il faut apprendre à reconnaître. Cette simplicité de surface, chez eux, est un piège où l’étranger risque de se laisser prendre. À première impression, on les croirait mous. Puis, soudain, on se heurte à une résistance, on touche à une de ces limites dont je parlais tout à l’heure. Par exemple, ils ont leurs conventions, leurs habitudes d’esprit, auxquelles il convient de se plier.

— Vous voulez parler sans doute de ce qu’ils appellent la « bonne forme », le « franc jeu », et autres