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fut tenu à Paris, en octobre 1894, sous la présidence de M. John Lubbock. Ce Congrès donna lieu à des lectures très variées, faites par des

savants de divers pays. On trouvera ces lectures reproduites intégralement dans les Annales de l’Institut international, avec le beau discours inaugural de M, John Lubbock, qui contient des observations et documents sur les effets sociaux de la lutte des classes, sur ceux de l'instruction et de l’éducation en Angleterre.

Fustel de Coulanges est un de ceux qui ont rendu jadis le plus de services à la sociologie, et cependant sa qualité d’historien professionnel, jointe à son peu de compétence philosophique, lui ferma les yeux à lui-même sur la valeur propre de la science qu'il contribuait à faire avancer. « Depuis quelques années, dit-il, on a inventé le mot sociologie. Le mot histoire a le même sens et signifie la même chose, du moins pour ceux qui le comprennent. L’histoire est la science des actes sociaux, c’est-à-dire la sociologie elle-même. »

— Sans doute, peut-on répondre, l’histoire est ou du moins devrait être la science des actes sociaux; mais il est clair qu'elle les étudie seulement dans leurs manifestations passées, dans les faits de toute sorte qui les ont révélés, sous des formes diverses, à travers les siècles ; elle ne les étudie pas en eux-mêmes, dans leurs lois propres, indépendamment des phénomènes et actions contingentes par lesquels ils ont pu se manifester dans le temps. La philosophie même de l’histoire, sans parler de l’histoire proprement dite, n’est qu’une application de la sociologie à l’éxplication et à l'appréciation du développement de l'humanité; elle n’est pas la sociologie elle-même. Aussi M. John Lubbock a-t-il parfaitement répondu à Fustel de Coulanges dans son discours d'ouverture : « Les hasards, les successions, les dynasties peuvent à peine entrer dans la sociologie, tandis que la discussion des questions touchant l’éducation, la santé, la condition des pauvres et beaucoup d'autres circonstances contribuant en grande mesure à la prospérité et au bien-être de l’humanité, n’ont pas fait pour ainsi dire partie de l'histoire, en tous cas jusqu'à présent. Il y a donc des portions de l'histoire qui ne rentrent pas dans le domaine de la sociologie, et des questions de sociologie ne rentrant pas dans le domaine de l’histoire. Comme il est triste que les historiens aient tellement négligé le rôle social de l’histoire! Nous trouvons des pages et même des chapitres consacrés à des guerres, à des batailles, à des luttes pour le pouvoir, tandis que la condition sociale du peuple est entièrement omise ou traitée en une phrase ou deux. Il est dit que : heureux est le peuple qui n'a point d'histoire. — Point