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{{AN|{{Refa|8|*8}} Si vous commencez par former des soldats avant d’avoir formé des citoyens, vous recruterez souvent pour l’ennemi. Moi, je dirois : commençons par former de bons citoyens, puis nous en ferons des soldats quand nous voudrons. Car, en donnant une épée à un méchant, on ne lui ôte pas l’envie de mal faire. En aiguisant son arme avant ne l’avoir amendé lui-même, vous ne faites qu’affiler sa méchanceté. Ainsi, pour former tout à la fois des hommes vertueux et des hommes éclairés, au lieu de leur apprendre d’abord à marcher, et de leur montrer ensuite la route, apprenez-leur, sur la route même, à marcher. Par exemple, donnez le premier prix au plus vertueux, et le second, à celui qui aura su le louer avec le plus de sentiment et de dignité ; car les éloges dispensés par le génie, sont la semence de la vertu, comme le bled est la graine d’hommes. Le génie et la vertu doivent s’unir dans l’homme, comme la lumière et la chaleur s’unissent dans l’astre radieux et bienfaisant qui est leur image.f}}
{{AN|{{Refa|8|*8}} Si vous commencez par former des soldats avant d’avoir formé des citoyens, vous recruterez souvent pour l’ennemi. Moi, je dirois : commençons par former de bons citoyens, puis nous en ferons des soldats quand nous voudrons. Car, en donnant une épée à un méchant, on ne lui ôte pas l’envie de mal faire. En aiguisant son arme avant ne l’avoir amendé lui-même, vous ne faites qu’affiler sa méchanceté. Ainsi, pour former tout à la fois des hommes vertueux et des hommes éclairés, au lieu de leur apprendre d’abord à marcher, et de leur montrer ensuite la route, apprenez-leur, sur la route même, à marcher. Par exemple, donnez le premier prix au plus vertueux, et le second, à celui qui aura su le louer avec le plus de sentiment et de dignité ; car les éloges dispensés par le génie, sont la semence de la vertu, comme le bled est la graine d’hommes. Le génie et la vertu doivent s’unir dans l’homme, comme la lumière et la chaleur s’unissent dans l’astre radieux et bienfaisant qui est leur image.f}}

{{AN|{{Refa|9|*9}} Il est une infinité de choses que font les hommes, et que la nature ne fait jamais. Par exemple, la nature nefait ni maisons, ni jardins, ni vignobles, ni champs à bled, ni vin, ni poudre à canon, ni, etc. Si l’homme connoissoit les loir générales de la matière, il feroit beaucoup d’autres choses que la nature ne fait jamais, ou plutôt n’a jamais faites, mais plus grandes et plus extraordinaires. Il les feroit en séparant ce qu’elle unit toujours et en unissant ce qu’elle tient toujours séparé.}}



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