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vrer ses droits sur la nature, puis la raison et la religion lui apprendront à faire un bon usage des moyens que nous lui aurons donnés*8.

mies ! Or, la vertu est en effet une science ; car, être vertueux, c’est savoir ce qu’on doit faire, et savoir faire ce qu’on doit. Mais dire que la science est utile, c’est dire une chose triviale ; au lieu que dire que la science est nuisible, c’est avancer un paradoxe aussi facile à soutenir que tout autre. Car, tout ayant ses avantages et ses inconvéniens, il y a toujours quelque chose à blâmer dans ce que loue le grand nombre, et quelque chose à louer dans ce qu’il blâme. Ainsi, avec beaucoup de mauvaise humeur, et un peu de génie, il est toujours facile, en heurtant de front l’opinion publique, de fabriquer des paradoxes, et de devenir, à très peu de frais, un auteur original. Tel fut l’unique secret du grand détracteur des sciences, écrivain aussi honnête sans doute qu’éloquent ; mais un peu contrariant, morose et exagérateur, qui, prenant peine à nous dégoûter de ce que nous possédions, sans rien mettre à la place, voulait nous crever les deux yeux pour en guérir un, et prétendoit nous éclairer eu soufflant notre flambeau.
*8 Si vous commencez par former des soldats avant d’avoir formé des citoyens, vous recruterez souvent pour l’ennemi. Moi, je dirois : commençons par former de bons citoyens, puis nous en ferons des soldats quand nous voudrons. Car, en donnant une épée à un méchant, on ne lui ôte pas l’envie de mal faire. En aiguisant son arme avant ne l’avoir amendé lui-même, vous ne faites qu’affiler sa méchanceté. Ainsi, pour former tout à la fois des hommes vertueux et des hommes éclairés, au lieu de leur apprendre d’abord à marcher, et de leur montrer ensuite