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Le ''Paillé'' était une ''panne'' ou étoffe de soie très précieuse, dite ''sarrasinoise'', et rapportée des Croisades.
Le ''Paillé'' était une ''panne'' ou étoffe de soie très précieuse, dite ''sarrasinoise'', et rapportée des Croisades.


On peut citer comme modèle de Paillé, celui des plus riches et des plus puissants barons féodaux Normands<ref>{{corr|A|À}} la bataille du Val-des-Dunes où il joua un rôle décisif (10 août 1047), Raoul Tesson était à la tête de cent quarante chevaliers, ses fidèles vavasseurs (Robert {{sc| Wace, Le Roman de Rou}}).
On peut citer comme modèle de Paillé, celui des plus riches et des plus puissants barons féodaux Normands<ref name="p22">{{corr|A|À}} la bataille du Val-des-Dunes où il joua un rôle décisif (10 août 1047), Raoul Tesson était à la tête de cent quarante chevaliers, ses fidèles vavasseurs (Robert {{sc| Wace, Le Roman de Rou}}).
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Qui sont ceux-ci, dit le roi de France au duc Guillaume, en les apercevant ? Moult sont tous de riche appareil, sagement et bien ils se contiennent. Une chose pense bien de voir, c’est que la force et la victoire seront à ceux qu’ils iront aider avec le tranchant de leur bonne épée. Je vois bien que ces gens-là ne seront pas des vaincus. Sire, dit Guillaume, Raoul Tesson a nom le sire qui les commande ; il est moult prud’homme et nous sera d’un grand secours s’il nous aide. Plaise à Dieu qu’il le veuille !
Qui sont ceux-ci, dit le roi de France au duc Guillaume, en les apercevant ? Moult sont tous de riche appareil, sagement et bien ils se contiennent. Une chose pense bien de voir, c’est </ref>. Il était de sinople diapré de lionceaux et d’aiglettes, emblèmes du courage, de la force et de la victoire, entourés de cercles d’or, reliés entr’eux et aux flancs de l’écu, de façon à former comme une chaîne de médaillons ou plutôt un collier, qui rappelle le Torque, signe antique de l’autorité, d’une haute dignité, et, plus tard, d’une action d’éclat.

(C’est son neveu, Robert Tesson, qui fut tué à la bataille de Hastings (1066), en faisant des prodiges de valeur ; mais son fils, Raoul II, s’y distingua aussi beaucoup).

Au milieu de son armée, le roi de France, Henri {{Ier}}, avait fait dresser son étendard sur lequel resplendissait l’''aigle d’or'' (Là fu l’eigle qui resplent). C’était une réminiscence des aigles romaines. Les troupes de Guillaume-le-Bâtard étaient rangées sous l’étendard à ''lion d’or'', portant la croix de Normandie.

Dans les ''Étymologies difficiles'', M. Edouard Le Héricher cite, à la page 147, le mot de ''tesson'' avec la signification de crâne et de tête, sens qui convient bien, on l’avouera, au surnom dudit Raoul Tesson I, fils de Raoul d’Anjou et d’Alpaïde. — Tesson pour teston, de ''testa'', crâne, tête, dans Ausone (voir le Dictionnaire latin-français de Quicherat). — Cassiodore dit : « ''{{lang|la|testam capitis}}'' », que M. Le Héricher traduit : le tesson de la tête.

« La famille des Tesson est peut-être, après celle de nos Ducs, celle qui jouit de la plus haute importance dans nos contrées au moyen-âge. »

({{sc|Recherches historiques sur l’ancien pays de Cinglais}} par Vaultier, Doyen de la Faculté des Lettres de l’Académie royale de Caen — 1836, page 78).</ref>. Il était de sinople diapré de lionceaux et d’aiglettes, emblèmes du courage, de la force et de la victoire, entourés de cercles d’or, reliés entr’eux et aux flancs de l’écu, de façon à former comme une chaîne de médaillons ou plutôt un collier, qui rappelle le Torque, signe antique de l’autorité, d’une haute dignité, et, plus tard, d’une action d’éclat.


Ces armes magnifiques, complétées par l’Hermine<ref>Par allusion à sa blancheur, l’Hermine est le signe allégorique d’une vie sans {{corr|tache|tâche}}. Dans les armoiries de Bretagne, l’Hermine est le corps des deux devises qui en sont l’âme : ''{{corr|A|À}} ma vie'' et ''{{lang|la|Potius mori quam fœdari}}'', celle-ci n’étant d’ailleurs que la paraphrase de la première.</ref>, révèlent, à première vue, la valeur et la splendeur des hauts seigneurs qui les portaient. Aussi, très choqué de voir le Paillé rabaissé par l’ignorance absolue des héraldistes à son sujet, sommes-nous heureux d’avoir pu découvrir sa glorieuse origine. <br /><br /><br />
Ces armes magnifiques, complétées par l’Hermine<ref>Par allusion à sa blancheur, l’Hermine est le signe allégorique d’une vie sans {{corr|tache|tâche}}. Dans les armoiries de Bretagne, l’Hermine est le corps des deux devises qui en sont l’âme : ''{{corr|A|À}} ma vie'' et ''{{lang|la|Potius mori quam fœdari}}'', celle-ci n’étant d’ailleurs que la paraphrase de la première.</ref>, révèlent, à première vue, la valeur et la splendeur des hauts seigneurs qui les portaient. Aussi, très choqué de voir le Paillé rabaissé par l’ignorance absolue des héraldistes à son sujet, sommes-nous heureux d’avoir pu découvrir sa glorieuse origine. <br /><br /><br />