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{{tiret2|ven|dant}} à la première sa force de travail. Et il est certain que plus il faut de capital pour monter une entreprise productive, plus il devient difficile à ceux qui n’ont point de fortune, ou qui n’en ont que très peu, de sortir de la condition de salariés. Mais ce fait, si digne qu’il soit de retenir l’attention, n’est cependant qu’un fait ''dérivé'' : il ne convient pas d’y voir l’essence même du capitalisme.
{{tiret2|ven|dant}} à la première sa force de travail. Et il est certain que plus il faut de capital pour monter une entreprise productive, plus il devient difficile à ceux qui n’ont point de fortune, ou qui n’en ont que très peu, de sortir de la condition de salariés. Mais ce fait, si digne qu’il soit de retenir l’attention, n’est cependant qu’un fait ''dérivé'' : il ne convient pas d’y voir l’essence même du capitalisme.


La même observation s’adresse à cette conception du capitalisme qu’a proposée Sombart<ref>''Der moderne Kapitalismus'', t. I, chap. 8, A. </ref>. Pour Sombart, la production capitalistique est celle production dans laquelle l’entrepreneur avance une somme afin de la retrouver ensuite augmentée d’un surplus, le « profit » ; la production capitalistique poursuit, ainsi, un but abstrait et indéfini. Et ici encore nous sommes en présence d’une remarque qui est juste. Le capitaliste, aujourd’hui, ne se propose pas d’exploiter un fonds — de terre par exemple — ; il ne se propose pas d’exercer un métier où son travail sera rémunéré et qui le fera vivre. Il s’agit pour lui de faire valoir, d’une manière quelconque, un capital dont il dispose ; il s’agit, en d’autres termes, d’arriver à grossir ce capital, et de le grossir le plus possible. Mais si vraie et si intéressante aussi que puisse être la remarque de Sombart, il reste que le fait sur lequel elle porte n’est point quelque chose de premier, et qu’il n’y a pas lieu, par conséquent, de chercher en lui la définition du capitalisme.
La même observation s’adresse à cette conception du capitalisme qu’a proposée Sombart<ref>''Der moderne Kapitalismus'', t. I, chap. 8, A. </ref>. Pour Sombart, la production capitalistique est cette production dans laquelle l’entrepreneur avance une somme afin de la retrouver ensuite augmentée d’un surplus, le « profit » ; la production capitalistique poursuit, ainsi, un but abstrait et indéfini. Et ici encore nous sommes en présence d’une remarque qui est juste. Le capitaliste, aujourd’hui, ne se propose pas d’exploiter un fonds — de terre par exemple — ; il ne se propose pas d’exercer un métier où son travail sera rémunéré et qui le fera vivre. Il s’agit pour lui de faire valoir, d’une manière quelconque, un capital dont il dispose ; il s’agit, en d’autres termes, d’arriver à grossir ce capital, et de le grossir le plus possible. Mais si vraie et si intéressante aussi que puisse être la remarque de Sombart, il reste que le fait sur lequel elle porte n’est point quelque chose de premier, et qu’il n’y a pas lieu, par conséquent, de chercher en lui la définition du capitalisme.


IV. — L’Entreprise ; son administration.
IV. — L’Entreprise ; son administration.