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sur l’i, la place est prise ; mais est-ce que par hasard acoî se serait lu akwa ?

3. Suivant le beau système de figurer gn par ni', il aboutit à écrire gounii pour gougnî et counii pour cougnî. Puis, dans hân’ier, le voilà obligé de séparer n et i pour qu’on ne prononce pas gn !

4. Conië, banië : comment se faire à cet e qui est muet et pourtant surmonté d’un tréma pour qu’il se prononce à part et que la syllabe ni précédente se prononce à part ! C’est bien pis à l’intérieur des mots. Qui a jamais bien lu du premier coup le mot faniëter ? Cette énigme signifie fagn’té.

5. Qu’on me permette d’attaquer encore les pluriels en z, pour la même raison que le lecteur n’est préparé par aucune langue à tenir pour muet l’e devant z. Lorsque Gggg écrit ewez, nul ne songe à prononcer d’abord êw.

6. Quand on écrit oi pour , wa, comment faut-il prononcer foie, boie ? Il sera prudent d’écrire foye, boye, en usant avec moins de parcimonie du y semi-voyelle.

7. Comment écririez-vous avôyî, èvôyî ? Voici la solution de Gggg : avôieï, evoieï (p. 35).

8. Étant donné que le signe oi se prononce , que peut bien signifier woi dans awoi ? (p. 37). On note donc deux fois sans le savoir le son w ! Je pardonne à Remacle de l’avoir fait, mais je ne puis le pardonner à Grandgagnage.

9. Il y a un abus de l’e muet dans che (cheveu, p. 158), car la forme pleine est tchivè, tchu, et la forme réduite a si peu de voyelle que la palatale s’assimile au degré de la douce qui suit : ʤvè.

J’arrête ici cette liste, que l’on pourrait continuer encore. Elle prouve combien il est difficile de se retrouver dans le labyrinthe de l’orthographe étymologique. Grandgagnage a voulu concilier trop de choses irréductibles : l’analogie du mot avec l’ascendant latin ou germanique, l’analogie collatérale avec les formes françaises, les exigences phonétiques. Il a