« Page:Jules Feller - Essai d’orthographe wallonne, 1900 (in BSLLW t. 41 p.1-237).djvu/23 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 5 octobre 2020 à 13:19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 23 —

Il supprime en général le h non aspiré.

Il écrit suivant l’étymologie gne et nië, gne et niï, ce qui est horrible ; car, quelle que soit l’étymologie, gne est composé de la consonne nasale palatale gn plus e, et nië est composé de n nasale dentale plus la diphtongue ye.

Il a employé ch et non tch ; g devant e, i et j devant a, o, u avec le son de ʤ. Mais il a englobé sans le savoir, parmi les autres mots, des mots où ch se prononce comme en français : chavâte, chaver, chatou, chîler, choû. De même au j-g, le mot gnont est un gn égaré parmi les ʤ. Ces méprises sont un exemple du danger qu’il y a à confondre les palatales explosives tch, ʤ, avec les fricatives ch, j. De plus, tel qui rejettera les signes ʤ, tch comme inexacts ne craindra pas de hasarder des inexactitudes du même genre bien autrement choquantes, à savoir que ci suivi d’une voyelle se prononce comme chi ou ch français[1], ou que di se prononce presque toujours comme le g wallon[2]. Car tout cela signifie, en bonne linguistique, que dj, tch, cy, dy, ny peuvent se durcir en une seule articulation.

L’écriture de Grandgagnage, faute de système solidement conçu, a trop tourné au hasard des suggestions étymologiques du moment. S’il écrit aduzer ou fier à l’infinitif, il n’a plus le droit d’écrire fier (fer) ; s’il écrit afahant, aforant, temp, pourquoi donc agèian, aidan, den ? Pourquoi d’une part cariot, gadot, et d’autre part galio ?

Voici encore une poignée de singularités, dont chacune contient en soi une leçon :

1. Gggg écrit foyant ou foyon : croit-il que la terminaison on soit ici un suffixe différent do ant ?

2. Écrivant acoï, il ne peut plus mettre le signe de la longue

  1. Gggg. 'Dict., II, p. III et p. 321
  2. Ibid. I, p. III