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les autres réformateurs ne se tromper qu’en matière aussi délicate !

[Consonnes.]

Dans son système de consonnes, il se montre ennemi des graphies ʤ et tch, parce qu’ « elles ont induit en erreur beaucoup de lecteurs français et même de grammairiens ». Il nous semble cependant que les dits lecteurs français auraient été bien plus trompés encore par les signes j et ch. Sans vouloir prendre parti maintenant dans cette question, il paraît bien évident à nos yeux que ce n’est pas avec cet argument qu’on fera triompher les signes j et ch. Simonon écrit donc jin (gens), chandel (chandelle), chûzi (choisir), ch (Liège).

Il rejette x et gu, écrivant fiksé (fixer) et ghér (guerre).

s est toujours la sifflante forte ; la douce sera figurée par z : sakwantez ânêɹ (maintes années).

Le signe français gn est éliminé et remplacé par l’n tilde des Espagnols ñ.

Le système assez phonétique de Simonon le met à l’abri des difficultés de la morphologie. Outre ce qui a été signalé plus haut, il reste à faire remarquer : 1o que Simonon se permet d’écrire bien des locutions en un seul mot : granchwè (grand’chose), alérzè (*rallez-en), âreton (aura-t-on), dihévton (disait-on) ; 2o que, tout en changeant à la finale les consonnes douces en fortes, il n’a point suivi partout cette règle, d’ailleurs fort sujette à caution. S’il a écrit lè grantè jin, il a laissé le v à l’imparfait : divév, allév, levév, fév. Bien qu’il se soit embrouillé dans une division des consonnes en fermées et ouvertes, les premières muettes, les secondes aspirées ou sifflantes (il s’agit des implosives et des explosives des grammairiens), Simonon découvre partiellement une loi d’euphonie syntaxique où cette distinction entre implosives et explosives a son importance. Dégagée de ses erreurs, sa théorie constate qu’on dira li tâf avec f quand aucune voyelle ne suit, et li tâv è ront’ (la table est ronde) quand le v peut s’appuyer sur une voyelle et redevenir tête de syllabe. Mais on dit aussi, contrairement à