« Page:Revue des Deux Mondes - 1895 - tome 130.djvu/179 » : différence entre les versions

AkBot (discussion | contributions)
Pywikibot touch edit
Zoé (discussion | contributions)
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{SDT}}
{{c|Les salons de 1895|fs=140%}}


{{c| '''LES SALONS DE 1895'''|fs=200%|lh=2}}
{{—|lh=2}}


{{c| LA SCULPTURE <ref> Voyez la ''Revue'' du 1{{er}} juin.</ref>|fs=130%|lh=2}}

{{—|lh=5}}
LA SCULPTURE <ref> Voyez la ''Revue'' du 1{{er}} juin.</ref>



Lorsqu’on s’est promené un certain temps parmi les six cents figures de marbre et de plâtre, plus ou moins dégingandées, qui se groupent en files pressées entre les plate-bandes du palais des Champs-Elysées, et que l’on tombe, épuisé, sur quelque banquette hospitalière, on distingue, si je ne m’abuse, dans la multiplicité des sensations qui accompagnent d’ordinaire un pareil exercice, deux impressions dominantes : la première est que, depuis les grands jours du moyen âge et du XVIIe siècle, depuis les constructions passionnées d’églises gothiques et de palais classiques, jamais peut-être l’école française n’a été en mesure de fournir plus d’ouvriers habiles et de praticiens exercés dans l’art de tailler des images à ceux qui les sauraient employer ; la seconde, que cette multitude de sculpteurs, laborieux et bien éduqués, abandonnés à eux-mêmes par l’indifférence publique, dépensent le plus souvent, à tort et à travers, leur activité stérile en travaux insignifians, d’une virtuosité démodée, faute d’une direction intellectuelle et soutenue qui leur assigne une part utile dans le mouvement général des arts et leur fournisse des motifs d’inspiration plus sérieux et plus nouveaux.
Lorsqu’on s’est promené un certain temps parmi les six cents figures de marbre et de plâtre, plus ou moins dégingandées, qui se groupent en files pressées entre les plate-bandes du palais des Champs-Elysées, et que l’on tombe, épuisé, sur quelque banquette hospitalière, on distingue, si je ne m’abuse, dans la multiplicité des sensations qui accompagnent d’ordinaire un pareil exercice, deux impressions dominantes : la première est que, depuis les grands jours du moyen âge et du XVIIe siècle, depuis les constructions passionnées d’églises gothiques et de palais classiques, jamais peut-être l’école française n’a été en mesure de fournir plus d’ouvriers habiles et de praticiens exercés dans l’art de tailler des images à ceux qui les sauraient employer ; la seconde, que cette multitude de sculpteurs, laborieux et bien éduqués, abandonnés à eux-mêmes par l’indifférence publique, dépensent le plus souvent, à tort et à travers, leur activité stérile en travaux insignifians, d’une virtuosité démodée, faute d’une direction intellectuelle et soutenue qui leur assigne une part utile dans le mouvement général des arts et leur fournisse des motifs d’inspiration plus sérieux et plus nouveaux.