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quoique Ton pèche en mangeant du fromage et des œufs pendant les jeûnes prescrits, si l’on en excepte le Carême. D’autres disent le contraire. Cependant, et pour cause, on pourrait faire cette concession dans certaines localités (iv dist. Deinde). Saint Grégoire parle ainsi touchant le jeûne du Carême : « Nous devons, pendant ces jours, nous abstenir des animaux et également de toute nourriture qui provient de la chair, comme le lait, » et, par conséquent, le fromage et les œufs. Certains hérétiques disent que les chrétiens ne devraient jamais se nourrir de chair, de fromage et d’œufs, parce que, disent-ils, on ne parle pas de ces mets dans le Nouveau-Testament. Bien plus, les apôtres jugèrent convenable de s’abstenir des viandes qu’on immolait aux idoles, du sang et de la chair des animaux suffoqués. Et l’apôtre saint Paul dit : « Si donc ce que je mange scandalise mon frère, je ne mangerai plutôt jamais de chair toute ma vie. » Et ailleurs : « Il est bon de s’abstenir de chair et de vin, etc. » On ne lit point non plus, disent-ils, que le Christ ait donné à ses apôtres des aliments provenant d’êtres vivants, ni même qu’il leur ait permis d’en manger en sa présence, si l’on en excepte le poisson, ni même des productions de quelque animal, excepté le miel des abeilles. Il n’est pas permis d’user d’électuaires, à moins qu’on ne les prenne pas comme nourriture ordinaire. Il n’en est pas de même dans la médecine curative et préservative. Cependant, quand il n’y a aucune marque de nécessité pressante, il n’est pas permis de prendre l’électuaire. Cependant quelques-uns prétendent que le jeûne n’est rompu par aucun remède médicinal, ni par l’électuaire, ni par la boisson prise avant ou après le repas.

XXI. Car tel est l’usage établi dans les jeûnes de l’Église qui le tolère. Or, les sénéchaux ou tous autres serviteurs, ou ceux qui portent les mets, ne rompent point le jeûne en goûtant ces mets avant leurs maîtres, quand par hasard ils soupçonnent la présence du poison. Dans ce même cas, les moines qui ser-