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La résistance passive demande un courage héroïque, sans gloire aux yeux stupides des populaces d’en bas. La bonne et méprisée méthode se généralisera-t-elle jamais jusqu’à devenir socialement efficace ?…
La résistance passive demande un courage héroïque, sans gloire aux yeux stupides des populaces d’en bas. La bonne et méprisée méthode se généralisera-t-elle jamais jusqu’à devenir socialement efficace ?…


Certes, toute espérance est possible si on la reporte dans un avenir lointain et indéterminé. Mais, puisqu’elle ne cessera pas de notre temps, il est prudent de faire comme si la lutte de la raison et du cœur, puissances individuelles et éthiques, contre l’Etat, force collective et brutale, ne devait jamais cesser. Quand le conflit devient aigu et que l’individualiste est brave, chaque adversaire triomphe sur un plan différent ; aucun n’entame l’autre. Léviathan tue l’homme, non point sa pensée. La victoire passive de l’individu est une réalité supérieure mais qui ne saurait tuer la bête. Si on a la naïveté de chercher cette victoire dans l’objectif, en dehors de l’esprit hautain et du cœur satisfait, elle s’évanouit comme, sous les mains qui le veulent étreindre, un fantôme. Elle est d’un autre monde, du monde intérieur. Nul progrès n’est produit par la magnificence de cette mort épanouie. Regardée sans
Certes, toute espérance est possible si on la reporte dans un avenir lointain et indéterminé. Mais, puisqu’elle ne cessera pas de notre temps, il est prudent de faire comme si la lutte de la raison et du cœur, puissances individuelles et éthiques, contre l’État, force collective et brutale, ne devait jamais cesser. Quand le conflit devient aigu et que l’individualiste est brave, chaque adversaire triomphe sur un plan différent ; aucun n’entame l’autre. Léviathan tue l’homme, non point sa pensée. La victoire passive de l’individu est une réalité supérieure mais qui ne saurait tuer la bête. Si on a la naïveté de chercher cette victoire dans l’objectif, en dehors de l’esprit hautain et du cœur satisfait, elle s’évanouit comme, sous les mains qui le veulent étreindre, un fantôme. Elle est d’un autre monde, du monde intérieur. Nul progrès n’est produit par la magnificence de cette mort épanouie. Regardée sans