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Dernière version du 27 septembre 2020 à 16:28

Traduction par Charles Barthélemy.
Louis Vivès (volume 3p. 181-183).


CHAPITRE V.
DU TROISIÈME DIMANCHE DE L’AVENT DU SEIGNEUR.


I. Suit le troisième dimanche de l’Avent, qui a trait également au second avènement ; aussi, dans les nocturnes le premier répons est Ecce apparebit Dominus super nubem candidam, « Le Seigneur apparaîtra sur une nuée éclatante de blancheur, » c’est-à-dire au-dessus de toute chair, qui sera éclatante de blancheur par la gloire de l’immortalité, afin que les méchants soient remplis de frayeur, dans ce second avènement ; car dans le premier avènement le Seigneur est apparu sur un nuage léger, c’est-à-dire exempt de péché, et ce répons est tiré de l’Apocalypse, où saint Jean dit : Vidi, et ecce nubes candida, etc. : « Je regardai, et voici qu’un nuage blanc, etc. » Le verset appartient aux deux avènements. A laudes, la première antienne a trait au second avènement : Veniet Dominus, et non tardabit, etc., « Le Seigneur viendra, et il ne tardera point, et il portera la lumière dans les ténèbres less plus profondes » (II, q. i, Multi), parce que tout sera dévoilé, parce que le livre des consciences sera ouvert devant lui.

II. A la messe, l’introït appartient au second avènement : Gaudete in Domino semper, etc., « Réjouissez-vous sans cesse en notre Seigneur, réjouissez-vous, je le dis encore une fois » (aux Philippiens, c. iii), car l’Apôtre ne parle point du premier avènement, quand il dit : Dominus prope est, « Le Seigneur est proche, » mais du second avènement. C’est pourquoi il nous invite à la joie spirituelle, par laquelle nous attendons avec une ferme confiance les joies du second avènement ; c’est pour cela qu’il dit : « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, » c’est-à-dire en attendant le second avènement ; et on répète Gaudete, parce que la joie spirituelle fait que nous supportons avec patience toutes les aspérités du monde, de telle sorte que rien ne peut arracher de notre cœur l’espérance des biens éternels ; et comme cette joie nous est si nécessaire, c’est pour cela qu’on répète Gaudete. C’est peut-être aussi à cause de la joie qu’éprouvent les saints à cause des deux avènements. C’est la modestie qui est la gardienne de cette joie ; c’est pourquoi suivent ces mots : Modestia vestra, etc. Cette joie, qui est la paix pour tous les saints, l’Église la souhaite à ses enfants, lorsqu’elle dit, dans le verset : Et pax Domini, quæ exsuperat omnem sensum, « Et la paix du Seigneur, qui est au-dessus de tout sens, » c’est-à-dire au-dessus du sens humain, parce qu’aucun homme ne peut avoir la jouissance complète de la paix dont il est fait mention dans la collecte Aurem tuam, quæsumus, Domine, qui s’entend de l’avènement du Christ dans notre cœur. Car après l’introït de l’Avent, le prêtre prie pour que le Seigneur éclaire par sa visite les ténèbres par lesquelles nous passons, lorsque l’on fait sur notre compte de faux jugements. L’épître Sic nos existimet homo, etc., qui est la première aux Corinthiens (c. iv), a trait au second avènement. D’autres églises disent l’épître Gaudete in Domino semper, qui est adressée aux Philippiens, (c. iv). Le premier répons, Qui sedes super Cherubim manifestare coram Ephraïm, « Toi qui es assis sur les Chérubins, manifeste-toi devant Ephraïm, » qui porte du fruit dans les bonnes œuvres devant Benjamin, le fils de la droite, et devant Manassé, qui a oublié les biens de la terre, s’applique au dernier jugement. Le verset Qui regis Israël, que l’on dit au second alleluia, se rapporte aussi au premier avènement ; Excita, Domine, appartient au premier ; il est tiré de l’évangile Cum audisset Joannes, de saint Mathieu, chapitre ii, qui appartient également au premier. Car quelques-uns des disciples de Jean ne croyaient pas que le Christ fût le Messie promis dans la loi, c’est pourquoi il les envoya vers le Christ pour lui demander : « Es-tu celui qui doit venir, ou si nous devons en attendre un autre ? » afin qu’ainsi ils connussent à ses miracles que le Christ était venu, comme s’il eût dit : Lui-même doit le savoir mieux que moi. Jésus leur répondit : Les aveugles voient, etc., comme s’il leur eût dit : Vous êtes maîtres, et vous ne savez pas ce que dit Isaïe (c. xxxv) : « Alors, le boiteux bondira comme un cerf, la bouche des muets s’ouvrira ; » et il parle du temps du Messie comme s’il disait : « Mes actions le prouvent que je suis le Messie. » L’offertoire a trait aussi au premier avènement ; la postcommunion a trait au second : Dicite, pusillanimes, etc., « Dites à ceux qui ont le cœur abattu : Prenez courage ; » car il faut que les âmes pusillanimes soient reconfortées et encouragées, pour supporter les tribulations et attendre ainsi avec confiance le second avènement.