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« Mais si je viens au nombre infini des fables comiques, tu t’étonneras d’apprendre que j’en aie composé quinze cents. »
« Mais si je viens au nombre infini des fables comiques, tu t’étonneras d’apprendre que j’en aie composé quinze cents. »


Or, l’Églogue à Claudio, qui est en quelque sorte le testament poétique de Lope, fut composée, comme nous l’avons dit, vers l’année 1630 ; et Montalvan lui-même nous apprend que Lope renonça au théâtre plusieurs années (''{{lang|la|muchos años}}'') avant sa mort, arrivée en 1635. Il n’est donc pas possible d’admettre un chiffre supérieur à quinze cents. Et même pour admettre ce chiffre-là, il faut avoir notre confiance absolue dans la véracité de Lope : car mille soixante-dix pièces de 1592 à 1625, cela fait trente-trois pièces au plus par année ; et quatre cent trente de 1625 à 1630, cela donne environ quatre-vingts pièces par an, c’est-à-dire plus du double, et suppose un travail excessif pour un homme déjà vieillissant.
Or, l’Églogue à Claudio, qui est en quelque sorte le testament poétique de Lope, fut composée, comme nous l’avons dit, vers l’année 1630 ; et Montalvan lui-même nous apprend que Lope renonça au théâtre plusieurs années (''{{lang|es|muchos años}}'') avant sa mort, arrivée en 1635. Il n’est donc pas possible d’admettre un chiffre supérieur à quinze cents. Et même pour admettre ce chiffre-là, il faut avoir notre confiance absolue dans la véracité de Lope : car mille soixante-dix pièces de 1592 à 1625, cela fait trente-trois pièces au plus par année ; et quatre cent trente de 1625 à 1630, cela donne environ quatre-vingts pièces par an, c’est-à-dire plus du double, et suppose un travail excessif pour un homme déjà vieillissant.


D’où sera venue l’erreur de Montalvan ? De ce que, j’imagine, il aura étourdiment ajouté aux quinze cents comédies trois cents autres pièces, soit ''autos'', soit intermèdes, ce qui fait dix-huit cents ; et il aura accepté ce chiffre d’autant plus volontiers, qu’en parlant des ouvrages de son maître il semble toujours attacher plus d’importance à la quantité qu’à la qualité.
D’où sera venue l’erreur de Montalvan ? De ce que, j’imagine, il aura étourdiment ajouté aux quinze cents comédies trois cents autres pièces, soit ''autos'', soit intermèdes, ce qui fait dix-huit cents ; et il aura accepté ce chiffre d’autant plus volontiers, qu’en parlant des ouvrages de son maître il semble toujours attacher plus d’importance à la quantité qu’à la qualité.